A en croire l’UFC-Que Choisir, pour ce qui est de l’eau, mieux vaut habiter les grandes villes que les petites communes en France. Dans le Gers, le Bassin parisien, la Beauce, la Brie, mais aussi l’Eure-et-Loir ou le Pas-de-Calais, les robinets des villages ruraux sont les plus touchées par les nitrates.
Car ces communes qui n’ont pas toujours les moyens de filtrer les pesticides. « L’eau pour fabriquer de l’eau potable, c’est de l’eau de rivière ou de l’eau des nappes phréatiques. Malheureusement, 92 % des rivières et des fleuves français sont contaminés en pesticides du fait de l’agriculture intensive, explique Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l’UFC-Que Choisir. Comment expliquer la différence entre une eau de rivière très contaminée et une eau du robinet quasi parfaite ? Entre les deux, il y a la dépollution. Et la dépollution, ça coûte très cher aux collectivités territoriales, de l’ordre de 1 milliard d’euros par an. »
Une facture payée essentiellement par les consommateurs et les collectivités territoriales. Pour sortir de l’inégalité devant l’accès à l’eau potable, l’UFC-Que Choisir en appelle à une réforme de la politique agricole de l’eau. « C’est un principe complètement cynique du ‘pollué-payeur’. Il faut qu’il y ait des sanctions environnementales, qui sont déjà prévues par la loi européenne et qui ne sont pas appliquées sur le terrain. Mais le bâton ne suffit pas, il faut aussi soutenir financièrement l’agriculture biologique et l’agriculture intégrée », affirme Olivier Andrault
L’UFC-Que Choisir souligne que les petites communes de montagnes (Alpes, Pyrénées ou Massif central) sont davantage confrontées aux contaminations bactériennes en raison de la vétusté des installations. A l’unisson du Centre d’information sur l’eau, la nouvelle carte interactive de l’UFC-Que Choisir se veut malgré tout rassurante : 96 % des Français peuvent boire l’eau du robinet en toute confiance. Plus de 15 millions d’analyses par an sont effectuées par les autorités de santé.