Avec notre correspondant à Marseille, Stéphane Burgatt
Plongée en eaux troubles. Malgré la visibilité réduite, dans sa combinaison avec masque, bouteille et palmes, André Vivaldi entasse les déchets dans des filets de jute. « En bordure, c'est vraiment pourri », commente-t-il.
« Il y a essentiellement, de ce côté-là, énormément de bouteilles, de plastique, des pneus... Là, on est en train de sortir un vieil établi. On espère qu'une fois qu'on aura fait ça, il y aura une meilleure prise de conscience. Mais on n'est pas au bout de nos peines quand même ! »
« J'aurais préféré pêcher des poissons »
Sur le quai, de nombreux volontaires prennent le relais. Jusqu’aux bennes à ordures mises à disposition. Et pour les déchets les plus lourds - châssis de wagon ou vieux scooter italien -, les plaisanciers comme Simon Attias utilisent leur grue de remorquage.
« La pêche a été excellente, s'amuse-t-il. J'aurais préféré pêcher des poissons que de pêcher ces cochonneries, ah oui ! Mais quand il y a du Mistral, tout ce qu'il y a sur le bord du port, ça tombe à la mer, voilà ! Et ça, ils n'arrivent pas à le comprendre. »
« Toujours autant de saloperies au fond »
La configuration du Vieux-Port est ainsi faite. Pas de courant et un fond sableux. Chaque déchet s’envase donc très vite. René Heuzey, président de l’association « Un Océan de vie », y plonge depuis 20 ans maintenant.
Aujourd'hui, son bilan est contrasté : « La qualité de l'eau est meilleure qu'avant. Par contre, il y a toujours autant de saloperies au fond de l'eau. Une armoire, elle ne tombe pas toute seule ! Les gens prennent le Vieux-Port pour une décharge publique. »
Cette opération « port propre » devrait être reconduite dans un an.
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