Fermeture de Fessenheim: EDF approuve l'accord d'indemnisation

Le conseil d'administration d'EDF a adopté, sur le fil, ce mardi, le protocole d'indemnisation du groupe pour la fermeture anticipée de Fessenheim (Haut-Rhin), enclenchant la procédure d'arrêt de la doyenne des centrales nucléaires françaises.

Les six représentants des salariés ont voté contre, dans la lignée de l'avis négatif rendu par le comité central d'entreprise le 10 janvier, tandis que les six administrateurs indépendants se sont prononcés en faveur du protocole négocié avec l'Etat français. Parmi ces derniers figure le PDG Jean-Bernard Lévy, dont la voix est prépondérante en cas de partage.

Promesse de campagne du président François Hollande en 2012, la fermeture de Fessenheim est fixée à l'horizon 2018 lorsqu'EDF prévoit de mettre en service l'EPR de Flamanville (Manche), la loi de transition énergétique plafonnant les capacités de production nucléaire à leur niveau actuel de 63,2 gigawatts (GW).

La centrale de Fessenheim est-elle pire que d'autres centrales ? Beaucoup pensent que oui, parce que cette doyenne des 19 centrales françaises cumule les facteurs d'inquiétude.

Une seule paroie

Elle a été mise en service en 1978, et, comme le relève l'IRSN, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire : « La fatigue mécanique et le vieillissement thermique risquent d'amoindrir les performances, avec des conséquence de sûreté. » De plus, la conception même de la centrale ne correspond plus aux standards de sécurité d'aujourd’hui.

Une seule paroi constitue l'enceinte de confinement de Fessenheim, censée empêcher les dégagements de matière radioactive en cas d'accident grave. Or, aujourd'hui les centrales disposent d'une double enveloppe.

La situation géographique est, elle aussi, inquiétante. Elle est implantée sur une faille sismique et, en plus, en contrebas du grand canal d'Alsace. Selon le réseau Sortir du nucléaire, un séisme ou une inondation pourraient provoquer une catastrophe.

Voilà pour les hypothèses. Mais Fessenheim accumule aussi des pannes et problèmes significatifs qui ont bien eu lieu : pas moins de 18 entre janvier 2014 et mars 2015.

En juin 2016, l'Autorité de sûreté nucléaire avait ordonné l'arrêt du réacteur 2 de Fessenheim en raison de défauts intrinsèques. Sa reprise est prévue, au plus tôt, pour le 31 mars 2017.

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