L’arrêt de la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, n’aura lieu qu’en 2018, au moment où EDF inaugurera son réacteur de troisième génération à Flamanville, dans la Manche. En cause, la loi sur la transition énergétique, adoptée en juillet, qui prévoit le plafonnement de la production d'énergie nucléaire à son niveau actuel.
« Quand Flamanville ouvrira, Fessenheim devra fermer. Donc Flamanville va ouvrir d'ici à 2018. Et donc en effet, Fessenheim devra fermer », a déclaré Ségolène Royal, en visite à Strasbourg mardi. En mars, le chef de l’Etat avait pourtant réaffirmé sa volonté d'engager la fermeture de la centrale du Haut-Rhin avant la fin de son mandat.
« Il faut arrêter de lier Fessenheim à Flamanville »
Cette annonce a été vivement critiquée par les responsables d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et les associations écologiques. La secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, s'est ainsi « étonnée d'une annonce qui paraît aussi ferme que hasardeuse. Il faudrait arrêter de lier Fessenheim à Flamanville ». « Lier ces deux événements, vu le caractère improbable de la date de 2018 pour l'ouverture de Flamanville, c'est clairement renoncer à la transition énergétique en France », a lui aussi regretté Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.
La ministre allemande de l'Environnement Barbara Hendricks a également exprimé mardi son regret et sa déception, suite à l’annonce de Ségolène Royal. « Je me suis adressée moi-même à plusieurs reprises à ma collègue française, pour plaider pour un arrêt le plus rapide possible de cette vieille centrale, a rappelé la ministre social-démocrate. Je m'attendais à ce que le réacteur soit retiré du réseau en 2017 comme annoncé. »
Mais, pour le président du conseil départemental du Haut-Rhin Éric Straumann (Les Républicains), « l'échéance de 2017 n'était ni juridiquement ni techniquement tenable ».