Non-cumul des mandats en France: l'heure du choix pour les troupes de Fillon

François Fillon rencontre les parlementaires de son parti ce mercredi 18 janvier 2017. A son quartier général de campagne, le candidat de la droite va leur présenter sa réforme des institutions, alors que plusieurs élus de son camp contestent la loi sur le non-cumul des mandats adoptée sous la gauche, et espèrent encore pouvoir à la fois garder leur mandat de député en même temps qu'un exécutif local.

Choisir entre son siège de député, ou la gestion d'un exécutif local - maire, adjoint au maire, président de région ou de communautés de communes. François Fillon a été clair : il ne reviendra pas sur cette règle à laquelle certains s'opposent (voir ici et ). Le choix a été difficile pour de nombreux élus, alors que les législatives de juin se profilent dans le sillage de la présidentielle d'avril et mai.

Edouard Philippe, lui, n'a pas hésité longtemps avant de prendre sa décision. Il quittera l’Assemblée nationale, après cinq années passées sur les bancs Les Républicains, pour sa mairie du Havre, « un poste plus passionnant », dit-il. Sur le principe, il est contre la règle du non-cumul mais impossible à ses yeux de revenir en arrière : « En général, la loi est assez insensible aux états d'âme, et donc elle s'appliquera. »

Bon gré, mal gré, Edouard Philippe appelle ses collègues à se faire une raison. Même s'il s'inquiète pour l'avenir des futurs députés. « Je subodore que la loi placera les élus parlementaires nationaux dans une situation de dépendance - ou en tout cas de relation plus forte - avec le parti qu'elle ne l'ai aujourd'hui. Ça va renforcer l'intensité des vagues au moment des élections », analyse-t-il.

Entre 30 et 40 députés de droite n’auraient pas encore fait leur choix. Certains gardent l'espoir de faire bouger François Fillon. Quant à Daniel Fasquelle, député-maire du Touquet, dans le nord de la France, il compte sur la réforme des institutions prévue par le candidat issu de la primaire de la droite et du centre en novembre. « François Fillon a aussi dans son programme la volonté de réduire le nombre de parlementaires et de redéfinir le rôle des parlementaires », rappelle-t-il.

« Je pense qu'il faut aller plus loin, c'est dans le cadre de ce débat global que la question du cumul, de la conciliation des mandats pourra être reposée », assure Daniel Fasquelle. Mais cette réforme des institutions, François Fillon n'a prévu de s'en occuper que dans la seconde partie de son éventuel quinquennat, pas avant. Les députés cumulards devront toujours faire un choix avant le printemps prochain...

→ À relire : Des parlementaires de droite à l'assaut du non-cumul des mandats

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