En déplacement en Bretagne, Manuel Valls giflé par un passant

Moins d’un mois après avoir été enfariné à Strasbourg, Manuel Valls a été ce mardi 17 janvier giflé par un passant lors d’un déplacement à Lamballe, en Bretagne, dans le cadre de sa campagne pour la primaire de la gauche.

Avec notre envoyée spéciale à Lamballe,  Valérie Gas

C’est à la sortie de la mairie de Lamballe que l’incident a eu lieu. Manuel Valls y avait été accueilli en compagnie du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, venu lui apporter son soutien dans sa campagne pour la primaire de la gauche. C’est là, parmi les passants venus serrer la main de l’ancien Premier ministre, qu’un jeune militant autonomiste a donné une gifle à Manuel Valls. Il a été immédiatement ceinturé et plaqué au sol.

Manuel Valls a quant à lui continué son chemin et repris le cours de sa visite. Interrogé sur ce qu’il venait de se passer, il a réagi quelques minutes plus tard, sans émotion, mais avec fermeté. « Il y a ceux qui contestent la démocratie et ceux qui incarnent la démocratie, ce sont les responsables politiques. Si je suis engagé, c’est parce que je n’ai jamais eu peur du contact et des rapports avec mes compatriotes, quelle que soit leur opinion. Mais je sais que la démocratie, ça ne peut pas être la violence. Et un individu qui frappe un responsable politique, c’est évidemment toujours grave, mais ce n’est pas ça qui m’intéresse, moi je veux convaincre les Français », a déclaré Manuel Valls.

Tout avait été pourtant fait pour limiter les risques de dérapage. Une réunion publique prévue en Bretagne avait même été annulée face aux menaces de perturbations. La presse nationale n’avait pas été convoquée à la mairie de Lamballe, première étape du déplacement, pour que l’accueil ait lieu sans pression. Des précautions qui n’auront donc pas suffi.

Manuel Valls a confié un peu plus tard qu'il avait pris la décision de porter plainte pour le « symbole...parce que si vous laissez passer un acte de violence, ça veut dire qu'il y a une forme d'acceptation ». Est-ce qu'un tel incident peut avoir une influence sur la campagne ? Manuel Valls reconnait lui-même que cela peut jouer mais il ne sait pas dans quel sens. Ses adversaires de la primaire ne s'y sont pas trompés : ils ont tous condamnés.

Qui est le «gifleur» ?

« Ici, c'est la Bretagne !». La joue de Manuel Valls est à peine effleurée quand un officier de sécurité saisie l'agresseur et le plaque à terre. Le jeune garçon se prénomme Nolan, il a 18 ans et il est sans activité. Jamais condamné, il n'est fait mention que d'un simple rappel à la loi pour usage de stupéfiant en 2014. Selon Bertrand Leclerc, procureur de Saint-Brieuc, ce jeune homme n'est pas non plus un activiste bretonnant, et rien n'indique une adhésion à la droite extrême.

Pour cette gifle, qui n'a pas provoqué de blessure, il encourt une contravention de 4ème catégorie, soit 135 euros. Mais le juge qui va contrôler l'infraction peut néanmoins retenir une circonstance aggravante subjective : la victime Manuel Valls est un candidat à l'élection présidentielle. Conséquence, l'infraction devient un délit, le gifleur encourt cette fois jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.

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