La lettre a été pour l'instant rédigée en arabe, alors l'une des signataires la traduit pour nous : « Un nombre de députés expriment leur étonnement et leur désapprobation des propos de Monsieur Valls… ».
Les propos qui ont déclenché la colère de certains Tunisiens, et de ces députés donc, dont aucun n'est membre du parti islamo-conservateur Ennahda, les voici : « Dans d’autres pays, je pense à la Tunisie, je pense à l’Iran, des femmes à qui on a imposé le voile se battent précisément pour l’enlever. »
« Il doit s'excuser »
Une déclaration qui a d'autant plus agacé Bochra Belhaj Hamida, députée indépendante, et féministe de longue date, que Manuel Valls s'est rendu en Tunisie pas plus tard qu'en novembre 2016 : « D’une part, on dirait que toutes les femmes subissent des pressions. D’autre part, on dirait que c’est la Tunisie, y compris l’Etat, or c’est tout à fait faux. Donc il doit dire aux femmes tunisiennes : "désolé, ce n’est pas du tout ce que j’ai voulu dire", et s’excuser. Voilà, c’est tout. »
Pour le moment, la pétition circule encore à l'Assemblée, pour réunir davantage de signataires. Les députés concernés comptent la traduire en français, pour l'envoyer à Manuel Valls dans les prochains jours.