Grand froid en France: vers un pic de consommation électrique

Des températures de 5 à 10 degrés en dessous des normales de saison sont attendues en France à partir de mardi 17 janvier selon Météo France. Jusqu'à -11 C° par endroit. Cette vague de froid risque d'entraîner des pics de consommation historique d'électricité menaçant le réseau de surtension. Ce vendredi, Ségolène Royale, le ministère de l'Ecologie et de l'Energie, a déclenché un plan spécial pour éviter les coupures d’électricité. Certaines industries pourraient être appelées à interrompre leur production.

La plupart des Français se chauffant à l'électricité, des pics de consommation historiques sont attendus, jusqu'à 100 000 mégawatts/heure pour la soirée de jeudi 19 janvier.

C'est très près du record de février 2012 et sa dernière grande vague de froid. Un vrai défi alors que l'équivalent de 9 réacteurs nucléaires sont indisponibles. Jeudi, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a accepté de reporter les délais de maintenance pour un des réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin afin qu'EDF puisse répondre à la demande.

A partir de 6 degrés sous les normales de saison EDF et les autres acteurs du secteur sont prêts à prendre des mesures exceptionnelles, appliquées graduellement. D’abord, une campagne de sensibilisation des consommateurs pour limiter leurs usages aux heures de pointe, le matin et le soir. Pendant ce temps, EDF va continuer d'importer de l'électricité la semaine prochaine, d'Allemagne voire d'Espagne.

Ultimes recours : les sites industriels les plus énergivores pourraient voir leur alimentation électrique interrompue et une baisse de tension de 5% « imperceptible pour les consommateurs » pourrait enfin être décidée pour pouvoir « maintenir l'électricité du plus grand nombre de clients possibles ».


Des coupures dans les industries lourdes

Plusieurs usines en France sont en effet gourmandes en électricité. C'est le cas des producteurs de métaux, comme le site d'électrolyse d'Arkema, dans le sud-est du pays, l'usine de silicium de Ferropem en Savoie ou d'Aluminium avec Rio Tinto Alcan, dans le Nord.

A eux trois, ces sites consomment 1,6 gigawatt de puissance électrique, soit l'équivalent d'un réacteur nucléaire nouvelle génération. Au total, 21 usines ont passé un contrat avec RTE, le Réseau de transport d'électricité. Elles acceptent d'interrompre leur production, afin de retrouver des marges pour chauffer les maisons.

Ce dispositif, prévu pour faire face la vague de froid en France, est exceptionnel. Il n'est mis en œuvre qu'en cas de pénurie. Dès l'ordre reçu, ces sites industriels auront en général 5 secondes pour couper les moteurs. En contrepartie, ils toucheront jusqu'à 90 000 euros par an et par mégawatt économisé.

Le coût pour le consommateur pourrait s'élever à plus de 100 millions d'euros cette année.

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