Les prix de l'électricité n'ont jamais été aussi bas, et une remontée est inenvisageable tant la surproduction en Europe est importante. Une perte de revenus qui tombe au moment où EDF doit faire face à de lourds investissements, comme moderniser ses centrales nucléaires, participer au rachat d'Areva, et financer à hauteur de 24 milliards d'euros la construction de deux EPR à Hinkley Point, au Royaume-Uni - un projet contesté par les syndicats.
EDF a perdu en un an la moitié de sa valeur boursière, et a dû quitter le CAC 40. Pour sortir de la zone de turbulence, le groupe va lancer une recapitalisation de quatre milliards d'euros, et l'Etat y participera à hauteur de trois milliards. Cette aide sera accompagnée d'un tour de vis. Le plan d'économies prévu à 700 millions d'euros passe à un milliard d'ici 2019. EDF va réduire ses investissements et céder des actifs. L'ouverture au capital de RTE, le réseau de transport de l'électricien, est actée.
Enfin, comme le réclamaient les syndicats, le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy accepte de consulter, pour avis, le comité central d'entreprise sur le projet d'Hinkley Point. Annoncée comme imminente par le ministre de l'Economie Emanuel Macron, la signature du contrat est reportée à plusieurs mois.