C’est une drôle d’anecdote que rapporte cette personne mise en cause dans ce dossier. En prévision d’une éventuelle garde à vue, une douzaine d’assistants cités dans cette affaire auraient été briefés il y a six mois par deux avocats parisiens, proches du Front national.
Que leur disent ces deux avocats ? « Prenez votre mal en patiente. Pensez à autre chose, ne dites rien ». « On portait une culotte de rechange », énumère notre source. Un moyen pour le FN de rassurer et de soutenir les personnes mises en cause pour ne pas qu’elles craquent en garde à vue.
Notre source, elle, l’admet sans détour : « J’étais payé à moitié par le Parlement européen. Or, je n’ai jamais mis les pieds à Strasbourg et à Bruxelles ».
Des accusations que dément l’avocat de Marine Le Pen, Marcel Ceccaldi. Pour lui, l’ouverture de cette information judiciaire est destinée à nuire au FN : « Le Front national n’a rien à se reprocher. Je dis simplement que nous sommes dans le cadre d’une opération politicienne qui a été menée à l’origine par le président socialiste du Parlement européen, monsieur Schulz, et auquel l'organisme antifraude de l'Union européenne a prêté la main ».
En 2014, le président du Parlement européen, Martin Schulz, avait évalué la masse salariale globale des vingt assistants frontistes mis en cause à 1,5 million d’euros par an. Depuis, certains de ces assistants ont quitté leur fonction ou changé d’affectation.