Primaires socialistes: Benoît Hamon à la conquête du cœur de la gauche

Il est l’outsider de la campagne. Avant l’arrivée de l’eurodéputé Vincent Peillon, qui n’est pas encore testé dans les enquêtes d’opinion, Benoît Hamon était un lointain troisième dans la compétition des primaires, loin derrière Arnaud Montebourg et Manuel Valls. Entre le souverainisme de gauche de l’un et la stature de l’homme d’Etat dont veut jouer l’autre, l’ex-ministre de l’Education a choisi de creuser le sillon des valeurs de l’électorat de gauche et de s’imposer dans le duel annoncé en lâchant ses coups.

Benoît Hamon les avait tous prévenus : dans cette campagne, « on va entendre les impacts ». Un quartier de Paris ancré à gauche, une salle jeune, bondée, surchauffée. Le cadre sur mesure pour entamer les hostilités.

« Je commencerais par vous dire la honte que j’ai ressentie quand un Premier ministre issu des rangs de la gauche [Manuel Valls, ndlr] est allé tancer une chancelière allemande, conservatrice, pour lui dire ne pas en faire autant en matière d’accueil des réfugiés et des migrants », a lancé l'ancien ministre de l'Education, après avoir dénoncé le «crime de guerre» qui est en train de se dérouler à Alep, demandant que les responsables soient traduits devant la Cour pénale internationale.

Des coups contre le désormais candidat Manuel Valls sans le citer, contre Arnaud Montebourg aussi qui promet en Europe un bras de fer avec l’Allemagne. « Je ne vais pas vous faire le numéro, sabre au clair : quand Benoît Hamon va débarquer à Berlin, on va entendre la France », s’est-il démarqué.

La distribution des tacles vaut aussi pour les candidats hors primaire : Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron dans le même sac. « Faire de la dénonciation des vieux partis quand soi-même on se construit un joli parti dans lequel on est un homme providentiel qui à travers son charisme exerce une influence sur ses troupes, je trouve que c’est une régression politique et démocratique. »

Police anti-discrimination, visa humanitaire pour les réfugiés, 49-3 pour les citoyens. C’est son slogan de campagne, Benoît Hamon veut « faire battre le cœur de la France », mais face à tous ses adversaires, lui c’est le cœur de la gauche qu’il veut conquérir.

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