Ça faisait longtemps. Voilà deux ans, depuis sa sortie du gouvernement, que Vincent Peillon avait observé un silence médiatique. Jusqu'à dimanche soir, lorsqu'il s'est déclaré candidat à la « primaire de la Belle Alliance populaire ». Mais il le rappelle : il ne faut pas confondre silence et inactivité.
« Comme d'autres Français, je n'ai parlé à personne, mais j'ai beaucoup travaillé. J'ai décidé que je reviendrai pour parler des Français, j'ai dit qu'il y aurait un grand rendez-vous politique, il est arrivé un peu plus tôt que prévu », explique l'ancien animateur de feu le courant Nouveau Parti socialiste au sein du PS.
« Faut garder de la hauteur de vue »
Sa candidature est surprenante. Voire raillée par ses adversaires. « On ne s'improvise pas candidat à la présidence de la République », a déclaré Manuel Valls, lundi à Narbonne. Mais à Paris, Vincent Peillon se veut le candidat du rassemblement, pas celui des attaques personnelles :
« Faut garder de la hauteur de vue, faut pas faire de petites phrases, explique l'ancien ministre. L'éthique politique - ça m'était demandé à un moment - c'est ça. Vous avez bien vu que pendant trois ans, vous n'avez pas pu obtenir une petite phrase de moi. Contre personne ! Ni les uns, ni les autres. Je n'ai comme adversaire que la droite dure de M. Fillon et l'extrême droite. »
Une candidature utile, pour ses soutiens
Dans le camp Peillon, on se défend de diviser la gauche par une énième candidature. Pour Eduardo Rihan Cypel, député PS de Seine-et-Marne, « il n'y a pas de candidature qui s'improvise, il n'y a pas de candidature qui s'impose. C'est aux Français de décider. Vincent Peillon va présenter son projet, ses idées, et ils trancheront. »
Les idées, Vincent Peillon doit encore les présenter. L'ancien ministre de l'Education nationale rassemble ses soutiens ce mardi 13 décembre 2016. Il déposera sa candidature officielle à la primaire de la gauche, au siège du PS, jeudi.