Affaire Tapie: Christine Lagarde devant la Cour de justice de la République

Christine Lagarde comparaît ce lundi 12 décembre devant la Cour de justice de la République. La directrice générale du FMI doit répondre de « négligence » dans la gestion de l'arbitrage concernant l'homme d'affaires Bernard Tapie, lorsqu'elle était ministre du Budget de Nicolas Sarkozy.

C'est l'histoire d'un retournement spectaculaire. En 2008, alors que Bernard Tapie n'a jamais obtenu gain de cause en justice dans son litige sur la revente d'Adidas, l'Etat vole à son secours. Par le biais d'un arbitrage, une justice privée, il lui accorde 403 millions d'euros, une somme réglée par le Trésor public.

Désormais, la justice s'interroge. Pourquoi la ministre de l'Economie a-t-elle pris une décision si défavorable à l'intérêt général ? La commission d’instruction de la Cour de justice de la République reproche à Christine Lagarde une décision mal préparée, mal encadrée, malvenue. On lui reproche aussi d'avoir renoncé de manière précipitée à exercer un recours contre cette sentence.

Dans son arrêt, la commission d'instruction accable encore Christine Lagarde : son comportement ne procède pas seulement d'une incurie et d'une précipitation, mais aussi d'une conjoncture de fautes qui par leur nature, leur nombre et leur gravité dépasse le niveau d'une simple négligence.

Christine Lagarde encourt jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende. Priée de dire quelle serait son attitude en cas de condamnation, la directrice du Fonds monétaire international a botté en touche. « On verra en temps utile », a-t-elle répondu. Pour le moment, le FMI lui a constamment renouvelé sa confiance. Verdict le 20 décembre prochain.

 

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