« Chaque jour est utile ». Mardi 6 décembre dans la cour de Matignon lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur Manuel Valls , Bernard Cazeneuve s’est engagé à sur trois axes : « protéger, progresser et enfin préparer l'avenir ». En clair : continuer d'assurer la sécurité des Français face à la menace terroriste et la protection sociale, travailler sur l'équilibre des comptes et sur la pérennité du modèle social.
Bernard Cazeneuve ne veut pas se limiter à la gestion des affaires courantes. Il prononcera d'ailleurs un discours de politique générale à l'Assemblée nationale mardi 13 décembre, manière de se montrer volontariste et de chercher le soutien des députés.
Derniers chantiers au Parlement
Un seul nouveau projet de loi est sur la table : il porte sur la légitime défense des policiers. Après l'attaque de Viry-Châtillon, le gouvernement souhaite aligner les règles d’usage de leurs armes sur le régime plus souple des gendarmes. Le texte, préparé par l'ex-ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, doit être présenté en Conseil des ministres le 21 décembre, pour un examen en janvier.
Avant cela, le Parlement devra se prononcer sur une quatrième prorogation de l’état d’urgence, la démission du gouvernement Valls l'a rendu caduc d’ici quinze jours. Reste aussi à boucler le budget, à adopter définitivement la réforme du statut de Paris et la proposition de loi sur le délit d’entrave numérique à l’IVG. Il ne reste que 9 semaines de travail aux députés et aux sénateurs avant une longue pause dédiée à la campagne présidentielle.
Accueil des migrants et Notre-Dames-des-Landes
Après le démantèlement de la jungle de Calais, les places d’accueil manquent toujours. Lorsqu'il était encore Place Beauvau, Bernard Cazeneuve n'a pas tenu sa promesse de faire des « annonces rapides » pour un accueil « humain » des migrants, qui continuent à passer par Calais pour rejoindre la Grande-Bretagne. Le sort des mineurs de Calais non plus n’est toujours pas réglé. C'est à son successeur Bruno Le Roux de s'en occuper à présent.
Autre promesse en suspens : l’évacuation de la ZAD (zone à défendre) sur le site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes « à l’automne » comme s'y était engagé Manuel Valls. Bernard Cazeneuve prendra-t-il le risque de bouger sur ce dossier clivant à gauche ? A moins de 5 mois de la présidentielle, il ne se sera à l'origine d'aucun nouveau texte. Il ne fera que terminer le travail déjà lancé.
Une personnalité consensuelle
A droite comme à la gauche de la gauche, Bernard Cazeneuve est quelqu'un de respecté. Son profil consensuel sera peut-être une chance pour François Hollande de réconcilier la gauche, d'avancer sur certains dossiers. Autrement dit, de finir en beauté.