A la sortie de la réunion, Véronique Descacq, du syndicat Confédération française démocratique du travail (CFDT), est à moitié satisfaite. Certes, la décision de reprendre les négociations est avancée à la mi-février. Mais rien ne dit qu’elles seront conclues avant l’élection. Elle déclare : « Non à des manœuvres dilatoires qui nous amènent à la présidentielle. Pour nous, la présidentielle n’est pas une échéance. Ni l’Elysée, ni aucun gouvernement n’en a rien à faire avec l’assurance chômage. C’est un domaine qui appartient aux partenaires sociaux. »
Le Medef parie sur la victoire du libéral Fillon, selon la CGT
Quelques voix s’élèvent pourtant côté patronat, au Mouvement des entreprises de France (Medef), pour attendre le résultat de la présidentielle. Selon Denis Gravouil, représentant de la Confédération générale du travail (CGT), le patronat « parie sur la victoire des plus libéraux, de la droite de Fillon. C’est assez curieux de la part du Medef de jouer ce calendrier-là alors que par ailleurs, il n’a pas cessé de nous dire qu’il fallait qu’il y ait une négociation qui soit indépendante du calendrier politique. Là, il joue carrément le calendrier politique. »
Jouer avec le calendrier politique, c’est ce que souhaite faire le syndicat Force ouvrière (FO). L’objectif pour Michel Beaugas, secrétaire confédéral, est de limiter l’influence de la campagne électorale et du prochain gouvernement : « Si on doit conclure une négociation assurance chômage, la bonne fenêtre de tir, c’est entre la présidentielle et les législatives parce que le futur président de la République, lui, sera en train de composer son gouvernement. Donc on aura un espace de liberté. »
Dans ce dossier, Force ouvrière est la seule à faire cette proposition. Les autres syndicats espèrent, eux, une conclusion rapide des négociations, avant fin mars 2017.