Selon la ministre du Travail, le décret devrait rassurer les quelque 2,5 millions de chômeurs qui toucheront leurs indemnisations, même après le 30 juin, date de péremption de l'actuelle convention-chômage.
Du côté des intermittents du spectacle, un accord avait été trouvé fin avril entre les professionnels du secteur pour réformer le système d'indemnisation tout en réalisant des économies estimées à 90 millions d'euros.
Là encore, l'Etat assumera, comme il le dit, « ses responsabilités ». Malgré l'échec des négociations entre partenaires sociaux jeudi, le gouvernement assurera l'application de l'accord concernant les intermittents, par décret.
Cela ne règle pas l'avenir de l'assurance-chômage qui accumule une dette de près de 35 milliards de dollars. Au point que la Commission européenne a tiré la sonnette d'alarme et réclame des réformes de fonds. Le gouvernement a promis de réaliser 1,6 milliard d'euros d'économies d'ici à fin 2017.
Nouvelles discussions à la rentrée?
Mais encore faut-il que les partenaires sociaux s'entendent. Pour le moment, ils se renvoient la responsabilité de l'échec des négociations. Côté patronat, on pointe « le dogmatisme » des syndicats qui insistent pour surtaxer les CDD afin de remettre à flots l'assurance-chômage.
Une idée toujours rejetée par la CGPME, le syndicat des petites et moyennes entreprises. « La posture syndicale consiste à dire "les patrons payent d'abord, on discute après". S'agissant de la porte d'accès à l'emploi, c'est quelque chose qu'on ne peut pas accepter. La position de la CGPME a été claire, nette, précise : on accepte de négocier, mais on n'accepte pas de signer un accord qui prévoit une aggravation de la taxation sur les contrats courts telle qu'elle a été mise en place il y a trois ans », témoigne Jean-Michel Pottier, vice-président national.
De son côté, la CGT estime que le patronat n'a jamais souhaité négocier et a cherché à faire payer la mobilisation de ces derniers jours. « Je crois que l'environnement a pesé. A la fois, la mobilisation contre la loi Travail, qui bien entendu a eu des conséquences collatérales du point de vue de la négociation assurance-chômage, mais y compris la mobilisation des intermittents qui a bien entendu pesé et qui a amené à un accord unanime chez les intermittents ce que n'ont pas digéré certaines parties autour de la table », Eric Aubin, négociateur de la CGT.
La ministre du Travail dit quant à elle espérer que représentants syndicaux et patronaux pourront à nouveau se réunir à la rentrée. Dans un climat peut-être plus apaisé. En attendant, c'est un échec du dialogue social inédit depuis 34 ans.