France: Manuel Valls va déclarer sa candidature à la présidentielle ce lundi

C'est un communiqué de Matignon qui l'annonce, le Premier ministre français va prendre la parole, ce lundi 5 décembre 2016 à 18h30. Manuel Valls s'exprimera depuis l'hôtel de ville de son fief, Evry, dans le département de l'Essonne. Son entourage confirme qu'il annoncera bien sa candidature à l'élection présidentielle.

Ce n'est pas une surprise, tant le chef du gouvernement donnait depuis plusieurs semaines des signaux sur sa volonté d'y aller. A chaque fois qu'il en a eu l'occasion, Manuel Valls n'a pas caché sa volonté de défendre le bilan de son gouvernement et plus généralement de la législature.

Il y a une semaine, il disait clairement dans la presse qu'il était prêt à s'engager dans la campagne de la primaire, sans égard pour le président de la République. Trois jours plus tard, François Hollande, constatant que son impopularité ne lui permettait pas d'être en situation de briguer un second mandat, laissait le champ libre à son Premier ministre.

Ayant préféré ne pas le faire lors d'un meeting organisé ce week-end par le Parti socialiste à Paris, Manuel Valls va donc se déclarer en début de soirée à Evry, chez lui, dans son fief électoral. Ce sera sa deuxième candidature à la primaire de la gauche. En 2011, il avait rassemblé 5,63 % des voix avant de se ranger derrière François Hollande.

Cette fois-ci, il arrive fort d'une expérience de deux ans et huit mois à Matignon, après presque deux ans comme ministre de l'Intérieur. Il va affronter sept candidats déjà déclarés, dont ses deux anciens ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, très critiques sur son bilan. Il devrait les affronter librement, puisqu'il va très probablement démissionner de ses fonctions.

Défi immense pour Manuel Valls : rassembler sur son nom et son programme

Le déjeuner hebdomadaire Hollande-Valls à la mi-journée est donc sans doute le dernier dans cette configuration président-Premier ministre. Selon ses proches, Manuel Valls voulait aller vite. Histoire de se lancer avec les coudées franches dans la bataille. Un seul objectif : rassembler, redonner de l'espoir à une gauche divisée.

Pour celui qui s'était fait le chantre des deux gauches « irréconciliables », le défi est immense. MM. Hamon et Montebourg l'attendent de pied ferme. « On va entendre les impacts », lance carrément Benoît Hamon, qui accuse le Premier ministre d'avoir fracturé la gauche. A noter aussi qu'en dehors de la primaire, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ne lui feront pas de cadeau.

Manuel Valls va probablement s'atteler à atténuer les aspects les plus clivants de son discours. Ses prises de position passées, sur les 35 heures ou l'impôt sur la fortune (ISF), ne manqueront pas d'être exhumées. La partie n'est donc pas jouée. Elle sera même « difficile », prédit Gilles Finchelstein, directeur général de la fondation Jean-Jaurès (proche du PS).

Le futur candidat cherche aussi de nouveaux ralliements. Soutiens pour le chef du gouvernement : les ministres Jean-Yves Le Drian et Michel Sapin. Mais Manuel Valls se rassurera sans doute avec ce sondage Ifop, qui le donne grand favori à 45 % des sympathisants de gauche, contre 25 % pour Arnaud Montebourg.


■ Ci-dessous, la liste des candidats déclarés à la primaire de la gauche

Pierre Larrouturou, fondateur du parti Nouvelle Donne ; Jean-Luc Bennahmias, président du Front démocrate ; François de Rugy, vice-président de l'Assemblée nationale, fondateur du mouvement Ecologistes ! ; Gérard Filoche, membre du bureau national du PS ; Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris ; Benoît Hamon, député, ancien ministre de l'Education nationale ; Arnaud Montebourg, ancien ministre de l'Economie.

→ À la Une de la revue de presse française : le blues de la gauche

Partager :