La solution aux déserts médicaux se trouve-t-elle sur les bancs de l'université ? Marisol Touraine, la ministre de la Santé, le pense. Le nombre d'étudiants admis en deuxième année va donc augmenter. Le concours très sélectif à la fin de la première année comptera 500 lauréats supplémentaires.
Mais cette hausse ne concerne pas toutes les universités françaises. Ramenée au niveau national, cette augmentation de 11 % du numérus clausus peine en fait à dépasser les 6%. La solution est donc jugée insuffisante par les syndicats qui précisent qu'elle ne permettra pas d'endiguer la baisse du nombre de médecins généralistes. Entre 2007 et 2025, la France perdra en effet un quart de ces praticiens.
Autre réserve avancée par les médecins : la qualité de la formation. Il y a trop peu d'enseignants, et pas assez de stages. Cette hausse du numerus clausus pourrait rendre les conditions d'études plus difficiles. Bref, selon le président du premier syndicat de médecins libéraux, l'annonce est «spectaculaire et ne tient pas compte des vraies problématiques». Dans les prochaines semaines, une mission parlementaire sera chargée d'évaluer la démographie médicale, ce qui permettra de «faire le point», a assuré Marisol Touraine. Et peut-être d'aller plus loin.