C'est un rappel à l'ordre du Premier ministre, qui se pose en candidat de substitution pour la présidentielle. Un message sans ambiguïté adressé à Manuel Valls et qui vient d'un de ses ministres les plus proches de François Hollande. Entre le chef de l'Etat et le chef du gouvernement, « il faut que ça aille mieux », dit Stéphane Le Foll dans le journal Libération.
« J’ai bien compris que Manuel Valls voulait être dans la bataille et qu’il était prêt à assumer une candidature. Je l’ai compris et je le respecte. Je demande aussi que l’on respecte la fonction et le calendrier présidentiel », explique le porte-parole du gouvernement, qui ajoute : « Il faut être sérieux. Ce qu’a montré Fillon, c’est que la cohérence et la loyauté, ça finit par payer. »
Message en creux aussi à la majorité : François Hollande se dirige bien vers une candidature. Autour du président, ces derniers jours, on s'agite. Ceux qui plaident pour une déclaration le plus tôt possible sont de plus en plus nombreux. Stéphane Le Foll n'est pas forcément de ceux-là. « Nous ne subissons pas les événements », défend-il.
Un format en tête chez certains : un déplacement en province, le lancement d'une campagne de trois semaines avant les fêtes de fin d'année, puis une entrée en janvier dans la confrontation de la primaire. On parle d'une déclaration le 4 ou le 5 décembre. « C'est déjà bien tard », dit un ministre.
Presque trop tard, même, à l'écouter : « François Hollande a désormais un passif très lourd dans l'opinion. C'est injuste mais ça existe. » D'autant plus dur que ce passif pèse aussi - et peut-être surtout - à gauche. Qui fera la campagne ?, se demandent tout haut de nombreux cadres socialistes.
Tous ceux-là sont loin de croire dur comme fer à un réflexe du « Au secours, la droite dure revient ». Mais le porte-parole du gouvernement s'y attèle. Le programme de François Fillon, considère-t-il, « c’est celui de Jacques Chirac en 1986. Il n’y a ni modernité ni changement. »
« Est-on d’accord avec 500 000 suppressions de postes de fonctionnaires ? », demande le ministre. Et d'ajouter : « François Fillon propose de supprimer l’ISF et de compenser le manque à gagner fiscal par 2 points de TVA. Même Sarkozy était contre ! Préserver 400 000 personnes les plus favorisées en France et faire payer tout le monde ! C’est libéral et inégalitaire. »
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