Primaire à droite: Alain Juppé refuse de «courir derrière le FN»

En hausse dans les sondages, François Fillon était ce lundi soir à Metz, alors que le favori du scrutin, Alain Juppé tenait meeting au Zénith de Paris.

A six jours du premier tour de la primaire, les candidats jettent leurs dernières forces dans la bataille. Devant 6 000 personnes, dont Alain Delon et l’ex-président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré – une première –, Alain Juppé a vanté ce lundi soir sa campagne de « dignité » et de « vérité » pour rassembler, plutôt que de « courir derrière le FN ».

Un mois après le meeting de Nicolas Sarkozy dans cette même salle, où le candidat de « l’alternance forte » avait fustigé les élites, Alain Juppé l’affirme : pas question, de dresser les élites contre le peuple. « Cliver pour cliver, c’est un jeu politicien dangereux », estime-t-il. Taxé de naïveté par son principal adversaire, le chantre de « l’identité heureuse » ne nie pas l’existence de deux France profondément éloignées l’une de l’autre. Mais il dit vouloir « tout faire pour réconcilier tous les Français ».

Alain Juppé en a également profité pour battre le rappel. « C’est le moment de la mobilisation générale », a-t-il lancé depuis la tribune, appelant ses partisans à répéter tout au long de la semaine à leur entourage le fonctionnement du vote. « Plus il y aura de votants et plus j’aurai de chances de gagner ». Car le favori des sondages voit se réduire son avance sur ses adversaires, et notamment sur François Fillon qui pointe désormais à la troisième place.

François Fillon veut créer la surprise

Avec une progression de 7 à 9 points, selon les enquêtes, l’ancien Premier ministre François Fillon se voit même maintenant au second tour du scrutin. Lors d’une réunion publique à Metz ce lundi, il l’a encore affirmé : la surprise de la primaire, ce sera lui.

A l'image de Donald Trump aux Etats-Unis, François Fillon se voit comme le candidat que les médias et les sondages n'ont pas vu venir. Celui qui va bousculer le duel annoncé entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Dans la salle, ses supporters restent mesurés. Jean-Philippe n'est pas surpris de voir son champion gagner des points. « Je pense que ce n’est pas une remontée, c’est simplement qu’il n’avait pas de couverture médiatique au départ et qu’il commence simplement à en avoir une. D’ailleurs on observe la remontée depuis qu’il a fait l’émission politique sur France 2 », analyse-t-il.

Mais cette visibilité n'éloigne pas la principale crainte du « troisième homme » : le vote par calcul. « Ne faites pas des calculs, implore-t-il. Ne cherchez pas comment on élimine Sarkozy, ne cherchez pas comment on élimine Juppé, votez pour le candidat de vos convictions. Si vous votez au premier tour pour le candidat de vos convictions, vous avez de bonnes de chances de pouvoir voter aussi au deuxième pour le candidat de vos convictions. Mobilisez-vous, on peut réussir et je vous assure que ça en vaut la peine ».

Pour espérer atteindre le second tour, François Fillon va ainsi accélérer sa campagne sur le terrain, surfer sur la dynamique des sondages et tentera de marquer encore des points jeudi lors du troisième débat.

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