A Bordeaux, Nicolas Sarkozy critique l’«identité heureuse» d’Alain Juppé

A une semaine du premier tour de la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy est revenu à Bordeaux, sur les terres de son principal concurrent, Alain Juppé. Devant plus de 2 000 personnes, Nicolas Sarkozy s’est une nouvelle fois présenté comme le candidat du peuple et de l’alternance forte.

A Bordeaux, Nicolas Sarkozy a fait son entrée devant une foule conquise. Et il n’a pas tourné autour du pot. « Le débat, c’est entre une alternance forte et une alternance immobile. Je veux être le candidat de la réalité », a lancé le candidat à la primaire de la droite sous un tonnerre d’applaudissements.

En se positionnant comme le candidat du peuple, Nicolas Sarkozy espère faire la différence avec son rival Alain Juppé. « Je ne crois pas à l'identité heureuse », affirme l’ancien président. « Parce que pour les six millions de chômeurs français, l’identité, elle est heureuse ? » « L’identité heureuse ? Pour les classes moyennes qui ne se sont jamais senties aussi déclassées ! », poursuit-il, en évoquant également des jeunes Français « moins bien intégrés que leurs grands-parents qui n’étaient pas Français et qui n’ont pas été éduqués en France », les victimes des attentats ou encore le poids des impôts et des dépenses publiques.

Le respect du vote Trump

« Je veux d’ailleurs dire un deuxième point de désaccord avec un certain nombre de mes concurrents, dont Alain Juppé », enchaîne-t-il. A l’évocation du nom du maire de Bordeaux, des sifflets s’élèvent de la salle. Comme une impression de déjà-vu. En novembre 2014, lors de la dernière apparition de Nicolas Sarkozy dans cette ville, l’ancien Premier ministre avait déjà été accablé par les huées. « Non, non ! Non », s’exclame cette fois son adversaire pour les faire taire. Et continue : « Je n’accepte pas que lorsque 58 millions d’électeurs américains votent pour Donald Trump, on se bouche le nez, en disant : ‘C’est le populisme’. Voilà la différence ! » Nouveau tonnerre d’applaudissements.

Nicolas Sarkozy s’en prend ensuite à François Bayrou, soutien d’Alain Juppé, à qui l’ancien président reproche toujours de s’être positionné en faveur de François Hollande en 2012. C’est enfin l’actuel chef de l’Etat qui est pris pour cible. « Monsieur Hollande a cru faire plaisir au pays en réduisant de 30 % son salaire de président », moque Nicolas Sarkozy, avant de le prendre à partie : « Mais tu aurais dû faire moins de bêtises et t’augmenter même ».

La foule en redemande et y croit. A une semaine du premier tour de la primaire, certains lui souhaitent un destin à la Trump : une victoire étincelante après avoir été donné battu par les sondages.

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