Mercredi 18 novembre 2015, 4h20 du matin. Les habitants du 48 rue de la République, à Saint-Denis (département de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris) sont réveillés par un assaut mené par les hommes du Raid. Des cris, des coups de feu nourris... L'opération est particulièrement violente.
Ces personnes n'étaient pas au Bataclan, ni en terrasse à la Bonne Bière ou à La Belle Equipe, ou encore au Petit Cambodge, mais leur traumatisme est bien réel. Et près d'un an après les faits, environ 100 personnes n'ont toujours pas regagné leur logement. La plupart sont encore hébergées dans des résidences hôtelières.
Les grands oubliés des attentats de novembre à Paris et Saint-Denis
La dizaine de familles concernées, représentée par l'avocat Méhana Mouhou, subit toujours les conséquences de l'assaut et ces habitants se considèrent comme les grands oubliés des attentats. Maître Méhana Mouhou regrette un manque de prise en charge de leur cas par l'Etat français :
« On fait du bricolage, certaines sont relogées. Mais à quel prix ? Elles avaient des loyers de 400 à 600 euros, on leur a dit qu'on leur avait trouvé un appartement à 1 200 euros. Il y a une responsabilité sans faute de l'Etat. On peut même considérer que c'est un dommage collatéral. Elles n'ont rien demandé. il y avait des terroristes qui étaient là, il fallait bien évidemment les déloger. Rien n'est prévu en réalité. »
Les familles de la rue de la République veulent être indemnisées
L'avocat entend bien faire reconnaître ses clients comme des victimes des attentats du 13-Novembre à part entière. Il prévoit de saisir le fonds de garantie pour que ces habitants sinistrés soient indemnisés.
« Ces familles vont très mal. Elles sont suivies sur le plan psychiatrique. Certains ont perdu leur emploi. D'autres sont poursuivis par des huissiers parce qu'ils n'arrivent pas à faire face. La situation est vraiment dramatique », plaide Me Mouhou.
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