L'enquête menée par six juges d'instruction a d'abord permis de lever le voile sur les failles des services de renseignement. Comment par exemple Abdelamid Abaoud, coordinateur et maître d'oeuvre des attaques, a-t-il pu circuler aussi facilement en Europe, alors qu'il était sous le coup d'un mandat d'arrêt international ?
Les trous dans la raquette du renseignement sont désormais connus. Mais ce sont les attentats de Bruxelles du 22 mars, qui ont réellement permis aux enquêteurs d'avancer. Avec notamment la découverte d'un ordinateur. Dans le disque dur, un fichier baptisé « 13 novembre » et des sous-dossiers intitulés : groupe Omar, le surnom d'Abaoud ; groupe français, celui du Bataclan ; groupe Irakiens, ceux du Stade de France ; groupe Schipol, le nom de l'aéroport d'Amsterdam ; et groupe Métro.
Le groupe Métro visait-il le réseau parisien ou celui de Bruxelles? le groupe Scipol devait-il frapper les Pays-Bas. Rien ne permet à ce stade d'étayer l'hypothèse d'attaques coordonnées en Europe.
Le nom du commanditaire des attaques de Paris et Bruxelles reste également l'une des grandes inconnues. Les enquêteurs pensent néanmoins que le donneur d'ordre -qui répond à l'alias d'Abou Ahmad- pourrait être Oussama Atar, un Belge de 32 ans, un vétéran du jihad, réfugié en Syrie.