Il est aux alentours d’une heure du matin, la nuit dernière, lorsque plusieurs dizaines de véhicules de police, banalisés ou siglés, remontent l'avenue des Champs-Elysées et tournent autour de l'Arc de Triomphe, sur l'emblématique place de l'Étoile à Paris. Gyrophares allumés, les voitures des policiers, habillés en civil, perturbent la circulation pendant quelques instants, sans incident, avant que le cortège ne se disperse.
A l'origine de cette manifestation, aucune organisation syndicale, mais des policiers qui se disent « à bout ». Exaspérés et fatigués, ils sont surtout inquiets d'avoir à nouveau été pris pour cible, le 8 octobre dernier, à Viry-Châtillon au sud de Paris. Deux voitures en patrouille avaient été incendiées par des hommes portant des cagoules. Les vitres des véhicules avaient été brisées et des cocktails Molotov jetés à l'intérieur. Les agresseurs avaient ensuite tenté d'empêcher les policiers de sortir. Durant cet incident, quatre fonctionnaires ont été blessés et l’un d’eux est toujours dans un état critique à l'hôpital Saint-Louis de Paris. C'est de là que la manifestation spontanée de la nuit dernière est partie.
Le patron de la police française Jean-Marc Falcone a dénoncé ce mardi 18 octobre le comportement « inacceptable » de ces manifestants qui ont « fragilisé la police nationale » en manquant à leur devoir de réserve. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a, lui, déclaré comprendre « l'exaspération » des policiers, mais les a rappelés à la « déontologie » de leur profession.