Valls et Macron, deux visions du rocardisme

Manuel Valls et Emmanuel Macron ont participé, jeudi 15 septembre, à un colloque organisé par la Fondation Jean Jaurès en hommage à Michel Rocard. Les deux hommes ont pris soin de ne pas se croiser puisque l'un a fait l'ouverture, l'autre la clôture.

Emmanuel Macron et Manuel Valls ont défendu chacun leur tour la petite part de Michel Rocard qu’ils ont en eux, mais surtout sans afficher l’ambition de se prévaloir du titre d’héritier.

« Cet héritage est trop vaste pour que d’aucuns prétendent dans cette salle l’embrasser à lui seul », a déclaré l’ancien ministre de l’Economie, Emmanuel Macron. Même son de cloche pour le Premier ministre, Manuel Valls : « J’entends que l’héritage de Michel Rocard serait très disputé. Ne comptez pas sur moi pour participer à cette dispute qui serait mesquine. »

Pas de mesquinerie donc, mais des messages non subliminaux. Michel Rocard était un homme de parti et Emmanuel Macron le reconnaît tout en constatant qu’ « il fut certainement parmi les premiers à réaliser les incohérences idéologiques qui traversaient le Parti socialiste ».

Manuel Valls salue, lui, l’engagement socialiste de Michel Rocard : « Il revendiquait toujours avec fierté d’avoir sa carte. »

Mais Emmanuel Macron veut dépasser les partis. « La tendance naturelle d’une société, c’est de construire des camps. La capacité à agir, c’est de recréer cette petite relation inédite qui permet qu’on regarde différemment l’autre. Il avait ce don. »

Manuel Valls revendique pour sa part de défendre le social-réformisme de Michel Rocard, mais s’inscrit dans un camp. « Ce social-réformisme, ce n’est pas une gauche allégée », argue-t-il.

Emmanuel Macron et Manuel Valls sortent peut-être du même sillon, le rocardisme, mais les deux hommes ne font plus partie de la même famille.

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