«Jungle» de Calais: le ton monte entre la maire et le ministre de l'Intérieur

Bernard Cazeneuve est à Calais, ce vendredi 2 septembre, pour la huitième fois depuis qu’il est entré au gouvernement. Le ministre de l’Intérieur français entend poursuivre le démantèlement de la « Jungle », un camp de fortune où vivent toujours près de 7.000 migrants, 9000 selon les ONG, partiellement démantelé au printemps dernier. 

Avec notre envoyé spécial à Calais en France, Raphaël Reynes

Etape par étape, mais avec détermination. Dans les colonnes du journal Nord Littoral, Bernard Cazeneuve affiche sa fermeté et celle du gouvernement. La jungle sera bien fermée, assure le ministre de l’Intérieur, qui promet de désengorger la ville de Calais, en accélérant la création de places d’hébergement pour les migrants.

Le ministre promet 8 000 places de plus d’ici la fin de l’année, 2 000 dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO) pour ceux qui ne souhaitent pas rester en France et 6 000 nouvelles places pour les demandeurs d’asile. Cet effort se poursuivrait en 2017, avec la création de 5 000 places supplémentaires.

Pas de calendrier précis

Bernard Cazeneuve n’annonce pas de calendrier précis. Il faut dire que le processus de démantèlement de la « Jungle » a subi un coup d’arrêt au printemps, lorsque la justice a bloqué la fermeture des petits commerces et restaurants situés à l’intérieur du bidonville. « J’ai saisi le Conseil d’Etat à ce sujet, j’attends désormais sa décision », affirme le ministre de l’Intérieur.

Bernard Cazeneuve a fait deux annonces supplémentaires : l’envoi de 200 policiers en renfort pour combattre les attaques de camions par les migrants et la venue de François Hollande à Calais à la fin du mois de septembre.

La maire de Calais appelle le ministre à prendre ses responsabilités

« Ça fait un an que je demande le recours à l’armée pour pouvoir encadrer le périmètre de ce camp, ça n’a pas été fait ». Natacha Bouchart, la maire de Calais s'agace elle de l'immobilisme du gouvernement chez nos confrères d'Europe 1.

« Je veux que ma population puisse revivre sereinement et je n’arrive pas à entendre, en tous les cas si c’est ce message que l’on va nous expliquer, qu’on va démanteler le camp en plusieurs mois », poursuit-elle.

Et de conclure : « L’expérience a été faite dès le début de cette année et on a quasiment doublé le nombre de migrants. Si on accepte cette situation, dans six mois ce n’est pas 9.000 migrants qu’on aura, c’est 15.000 ! Vous comprenez qu’aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur doit faire face seul à ses responsabilités. »

Partager :