France: l'heure est à l'apaisement chez les écologistes avant la primaire

Les journées d'été d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) s’achèvent ce samedi soir à Lorient, dans l'ouest de la France, après trois jours de débats. Des débats qui se sont déroulés dans un climat apaisé après une année de déchirements internes, même si les yeux sont tournés vers la primaire pour 2017.

Avec notre envoyée spéciale à Lorient,  Marine de la Moissonnière

Ils sont moins nombreux que les années précédentes, mais plus détendus les militants d’Europe Ecologie-Les Verts. Cela faisait longtemps que l’ambiance à une université d’été n’avait pas été aussi bonne, d’après Jean-Pierre, militant écologiste depuis 1987. « C’est beaucoup moins sectorisé entre les courants, il y a beaucoup plus de passerelles. Personne ne se fout sur la gueule. Il y a une ambiance générale de discussion. Et puis tout le monde se rend compte que si on n’est pas unis-là on va décider qui sera le chef du cimetière. »

Après une année cauchemardesque, marquée par la défection de plusieurs personnalités, dont Jean-Vincent Placé et Emmanuelle Cosse, par le scandale Denis Baupin, et enfin par l'abandon de Nicolas Hulot, certains comme Christian comptaient vraiment sur ces trois jours pour retrouver le moral.

Ce militant est venu exprès de l’Ariège. « Il y a eu pas mal de tempêtes, de discussions, de disputes, de gens qui ont quitté le parti, etc. et donc je pense que là ça s’est bien passé. Ça a permis de se refixer des lignes claires et de retourner aux fondamentaux », estime Christian.

Reste maintenant à voir si la concorde va durer jusqu’à la primaire de fin octobre en vue de la présidentielle de 2017. C’est traditionnellement une épreuve difficile pour les écologistes, mais les militants et les candidats l’assurent, ils ont retenu les leçons de la primaire de 2011 quand l’affrontement d’Eva Joly et Nicolas Hulot avait tourné au pugilat.

Une unité de façade ?

Trois jours d'université d'été et pas un seul atelier consacré à la primaire. Pourtant, l'échéance qui approche est dans tous les esprits. Il y a neuf candidats à la primaire pour l'instant, dont quatre qui se sont déclarés officiellement : l’ancienne ministre du Logement, Cécile Duflot, et les eurodéputés Yannick Jadot, Karima Delli et Michèle Rivasi.

Officiellement, tout va bien, les candidats partagent les mêmes idées politiques. Le choix se fera uniquement sur leurs personnalités et il n'y aura pas de dérapage, assure Cécile Duflot : « En ce qui me concerne, il n’y a aucun risque, je me connais et j’ai quinze ans d’entraînement pour dire du mal d’aucun autre écolo », lâche-t-elle.

Même engagement de la part de Yannick Jadot, principal rival de l'ancienne ministre du Logement. « Moi, ma limite, c’est de ne jamais critiquer mes adversaires ou mes partenaires de primaire. Jouer la division, jouer la polarisation de cette primaire, ça coûterait cher à tout le monde », estime-t-il.

Tout va bien se passer promettent donc les uns et les autres. Mais déjà les premières tensions apparaissent : David Cormand a apporté son soutien à Cécile Duflot dans un mail envoyé en interne. Le patron d'Europe-Ecologie-Les Verts ne voit pas où est le problème. « J’ai décidé de ne pas être faux-cul. En tant que secrétaire national, j’estime que je suis le premier des militants, donc j’ai le droit, comme tout militant, d’avoir un avis. Par contre, je n’ai pas le droit de l’imposer, ce n’est pas ce que je fais », souligne-t-il.

La direction du parti devrait se pencher la semaine prochaine sur l'organisation de la primaire, notamment sur le mode de scrutin. Yannick Jadot lui demande de faire preuve de la plus stricte neutralité. L'unité affichée pendant ces trois jours semble en réalité bien fragile.

→ A (RE)LIRE : France: Cécile Duflot se porte candidate à la primaire du parti écologiste EELV

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