«Médicaments-bonbons»: gare à la surconsommation

Des médicaments aromatisés au caramel, à la vanille ou encore à la fraise, c'est une nouvelle tendance en France. Depuis quelques temps, les laboratoires se sont mis à fabriquer ces produits antidouleur, le plus souvent en vente libre dans les pharmacies. Une députée vient d'alerter à ce sujet la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Pour elle, le risque est réel en cas de surconsommation. Reportage.

Sur les étagères de la pharmacie, difficile de distinguer les médicaments aromatisés des autres. Les boîtes sont quasiment identiques.

Ces remèdes parfumés sont surtout destinés aux enfants qui ne supportent pas le goût de certains médicaments, comme le paracétamol. Mais pas seulement, explique Hervé Zibi, pharmacien : « Ça peut être très utilisé pour les personnes âgées qui ont du mal à avaler, pour les personnes qui ont des cancers de la gorge, des personnes qui ont des angines très importantes et qui ont du mal à avaler les comprimés. Le fait de prendre des formes qui sont nomades, liquides avec un goût qui est relativement agréable, ça permet de mieux accepter le traitement et d’éviter d’avoir des problèmes après. »

Pratique...

Pratique, donc, mais Ryad Rosenali, lui aussi pharmacien, reste très prudent face à cette tendance : « Le principal risque à mon avis, ça serait, si les gens en consomment beaucoup, un risque d’accumulation de ces produits aromatiques. On ne sait pas ce qu’ils deviennent dans l’organisme. Est-ce qu’ils se fixent au niveau de certains organes ? Et ça on ne le saura que dans quelques années, on n’a pas assez de recul pour le savoir aujourd’hui. »

Mais pas de remboursement

Cette jeune mère a déjà donné un médicament à la fraise à son bébé de 4 mois. Mais elle aussi se méfie de l'antidouleur aromatisé : « Je pense que ça vulgarise trop le médicament et que ça en fait quelque chose peut-être d’un peu trop ludique. Efferalgan cappuccino ou vanille-fraise, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose. »

En tout cas, la sécurité sociale ne rembourse pas ce type de médicaments. Ils sont 20% plus chers que les autres.

Partager :