Rester disponible et faire sobre. Les ministres régaliens ont pour consigne de ne pas s'éloigner de Paris durant leurs vacances. Jean-Marc Ayrault ira donc se ressourcer en Savoie, Jean-Yves Le Drian, lui, a opté pour sa Bretagne natale, tandis que le Premier ministre, Manuel Valls, ira dans les Alpilles dans le sud de la France. Tous les ministres devront être revenus le 22 août pour le Conseil des ministres de rentrée.
Agenda allégé pour François Hollande
Le président décolle ce soir pour Rio. Au programme : une visite de 48 heures au Brésil pour l'ouverture des Jeux olympiques. Ensuite retour en France. François Hollande ne s'accordera que 2 ou 3 jours en dehors de Paris, des pauses entre les deux Conseils de défense qu'il a convoqués les 11 et 17 août à l'Élysée.
Il enverra des « cartes postales » aux Français, principalement sur le thème de la sécurité et de la lutte antiterroriste, au cours de plusieurs déplacements de terrain. Il doit se rendre notamment en Corrèze, son ancien fief électoral.
Pour le reste, l'Élysée garde le secret sur le lieu de ses vacances. Le chef de l'État pourrait s'offrir du repos à la résidence officielle de la Lanterne, près de Paris, ou bien dans le sud de la France chez des amis. Mais on ne devrait pas voir le président en maillot de bain dans les eaux du Fort de Bregançon, résidence d'Etat de la présidence.
« Nous devons faire que la démocratie soit la réponse »
Comme chaque année, François Hollande a reçu hier soir les journalistes qui couvrent la présidence. Autour d'un cocktail, le président a fait le tour de l'actualité. Plusieurs médias comme Le Parisien ou Paris Match font un compte rendu de la soirée.
François Hollande a bien sûr évoqué la succession des actes terroristes. Le président ne veut pas entrer dans la surenchère avec la droite sur les questions de sécurité : « nous devons faire que la démocratie soit la réponse. L’État de droit n’est pas contradictoire avec la raison d’État », a-t-il dit. Il exclut par exemple l'internement des personnes fichées S.
Le président a par ailleurs contredit son Premier ministre, Manuel Valls, qui envisage « une forme de financement public » du culte musulman. Pour François Hollande, il n’en est pas question. « Il n’est pas possible que l’État puisse financer un culte », assure-t-il. Il n’y aura donc pas de remise en cause de la loi de 1905 sur la séparation de l'église et de l'Etat.
Pour prendre la tête de la Fondation pour l’islam de France, créée en 2005 et que l’exécutif veut relancer, le président a déjà une idée en tête : Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la Défense sous François Mitterrand et ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Lionel Jospin.
« Pas candidat, pas encore... »
À neuf mois de la présidentielle, François Hollande a été interrogé sur sa candidature. Sa réponse a été plutôt courte : « Je ne suis pas candidat, pas encore, ou jamais... » À ses yeux, 2017 se jouera sur « la question de la France et la démocratie », pas seulement sur le chômage.
Pas encore candidat, mais en campagne, il ne s'est pas retenu pour envoyer quelques piques à ses adversaires politiques. « Il a fait du ni ni et quand vous faites du ni ni, c’est que vous n’êtes pas au clair sur vos propositions », a déclaré François Hollande à propos d’Alain Juppé. Le président a aussi envoyé une pique à Nicolas Sarkozy : « Il y va directement, mais trop vite, trop loin. »
Le président a aussi envoyé un message à Emmanuel Macron, l'ambitieux ministre de l'Économie qui se verrait bien à l'Élysée. Le président ironise : « Faire de la politique autrement, ça n'existe pas. »
Enfin, le président français a critiqué le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump : « S’il est élu, ça peut conduire à une droitisation très forte ou à une correction en France. »