La cathédrale était comble. Quelque 1 500 personnes avaient pris place dans l'imposante nef de Notre-Dame de Paris pour rendre hommage au prêtre égorgé lors de l'attaque de Saint-Etienne-du-Rouvray mardi 26 juillet. « Seigneur, rassemble-nous dans la paix de ton amour », a appelé le chant d'entrée de cette messe présidée par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris.
Le cardinal a ensuite prononcé une homélie autour de l’espérance. « L’espérance pour ne pas succomber à la haine, au complotisme et au soupçon », a-t-il dit. Cette homélie a été prononcée devant de nombreuses personnalités politiques. Au premier rang, costumes de rigueur et visages sombres, de gauche à droite : Nicolas Sarkozy, Valéry Giscard d’Estaing, Claude Bartolone, Gérard Larcher, Manuel Valls et François Hollande. Si la République était réunie, l’ancien chef de l’Etat et l’actuel pouvaient difficilement être plus éloignés.
Les mots de l’archevêque de Paris ont été forts, engagés. « Jamais nous n’avons connu plus de prospérité, plus de sécurité qu’aujourd’hui en France. Est-ce parce que nous avons tant à perdre que nous avons tant de peurs ? » a-t-il lancé. Ensuite, c’est comme s’il s’adressait directement aux attaquants de Saint-Etienne-du-Rouvray, parlant de ceux qui « se drapent de la religion pour masquer leurs projets mortifères ». A eux, Monseigneur Vingt-Trois a semblé dire : Dieu est un dieu de la vie, ce n’est pas un dieu de la mort. Le message a été longuement applaudi, provoquant un écho dans la cathédrale.