Attentat de Nice: la ville refuse de détruire les images de vidéosurveillance

Une semaine après l'attentat de Nice, la justice a demandé aux responsables locaux de détruire l'ensemble des enregistrements des caméras de vidéosurveillance, une mesure destinée selon le parquet de Paris à éviter la diffusion de ces images « profondément choquantes ». Mais la municipalité refuse de satisfaire cette demande.

Dans une réquisition judiciaire en date du 20 juillet qui a fuité dans les médias, la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire exige du responsable du centre de supervision urbain de Nice de « procéder à l'effacement complet des enregistrements de l'ensemble des caméras desservant la Promenade des Anglais filmant pour la plupart d'entre elles l'action terroriste commise le soir du 14 juillet 2016 ».

A la mairie de Nice, c’est la sidération. Et pour cause, six caméras sont concernées par cette demande auxquelles s’ajoutent toutes les scènes ayant eu lieu sur la Promenade des Anglais depuis le début de l’attentat.

Les bandes vidéo pour rétablir la vérité

« Un certain nombre de victimes ou d’ayants droit de victimes ont fait connaître leur intention d’engager des procédures pénales et civiles contre l’Etat, et/ou contre la collectivité », affirme maître Philippe Blanchetier, avocat de la mairie de Nice.

« Il est apparu aux yeux des responsables de la ville de Nice, qu’il fallait à tout prix préserver les droits des victimes. Le droit des victimes, c’est la manifestation de la vérité. Celle-ci passe par éventuellement la communication des bandes de vidéosurveillance », ajoute-t-il.

Eviter la fuite des images

Pour le parquet de Paris, il faut avant tout éviter la fuite de ces images. « S’il n’y a pas eu de fuite aujourd’hui, il n’y en aura pas demain », proteste l’avocat ajoutant que « les images de la vidéosurveillance sont entre les mains, soit des responsables du centre de surveillance urbain de la ville de Nice, et simultanément dans les services de police ».

Ce dernier ajoute : « Je ne vois pas, d’un côté ou de l’autre quelle autorité pourrait faire fuiter ces images, et notamment les faire fuiter au sein de réseaux jihadistes à des fins de propagande. Ça n’a pas de sens. »

La municipalité entend désormais saisir le procureur de la République de Nice afin de mettre ces images sous séquestre.

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