Il n’y a eu ni huées ni bronca et Manuel Valls, qui avait affronté la veille un hémicycle en ébullition à l’Assemblée nationale, a remercié les sénateurs pour leur attitude. « Je voulais saluer le grand esprit de responsabilité, l’absence de posture », a déclaré le Premier ministre.
Michel Mercier, le rapporteur de la commission des lois avait donné le ton du débat. « Ce dont nous sommes comptables, ce n’est pas tant de l’union entre nous, mais c’est de la profonde unité de la patrie », a-t-il justifié.
Cela n’a pas empêché la droite de demander des comptes, notamment par la voix de Dominique Estrosi Sassone, la sénatrice Les Républicains des Alpes-Maritimes. « Le peuple de Nice est en colère et il a raison. Nous ne pouvons continuer à rendre des hommages, à faire des minutes de silence, à déposer des fleurs, a-t-elle lancé. Si l’état d’urgence doit être reconduit, il faut que ce soit réellement utile et efficace. »
Et face au durcissement du texte voté par les sénateurs, Manuel Valls a de nouveau fixé la ligne rouge. « Ce gouvernement ne sera pas celui qui crée des Guantanamo à la française, dans lesquels des individus seraient enfermés pour des durées indéterminées, sur la base de simples suspicions », a-t-il répété.
Au final, gauche et droite ont surmonté les désaccords affichés lors des débats. Un texte de compromis a été rédigé lors d’une ultime négociation dans la nuit de mercredi à jeudi.
La prolongation de l'état d'urgence sera donc adoptée ce jeudi lors d'une lecture à l'Assemblée nationale et au Sénat.
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