Ce jeudi soir, plus de 30 000 spectateurs sont rassemblés sur la promenade des Anglais à Nice pour admirer le feu d’artifice du 14-Juillet. Des Niçois, mais aussi de nombreux touristes. Beaucoup sont venus en famille, avec leurs enfants. A 22h45, alors que le bouquet final vient de s'achever, un camion blanc de 19 tonnes s'engouffre sur « la Prom' » et fonce sur la foule sur deux kilomètres.
A vive allure, le camion fait des zigzags. Il s'engage sur le trottoir, fait une embardée pour retourner sur la route où s'est regroupée la foule, en cherchant à faucher un maximum de monde. Des centaines de personnes sont percutées ou écrasées par le semi-remorque. Il fera 84 morts, dont 10 enfants et adolescents.
Les gens tentent de s’échapper, provoquant un mouvement de panique. Certains sautent par dessus le parapet qui sépare l'avenue à la plage de galets en contrebas. D'autres se réfugient dans les restaurants des alentours. Une moto et des policiers essaient d’arrêter le camion. « Le motard a essayé de le dépasser et d’ouvrir la portière côté conducteur. Mais il a chuté et il est passé sous les roues du camion », racontent des témoins à l’AFP.
Le chauffeur passe son bras par la portière, armé d'un pistolet avec lequel il tire à plusieurs reprises. Des coups de feu sont échangés avec des policiers. Le camion achève sa course meurtrière non loin du Palais de la Méditerranée, un luxueux complexe hôtelier, pneus crevés et pare-brise criblé de balles. L'homme est découvert sur le siège passager, mort, abattu par la police.
Le moment du choc et des réactions
Les premiers secours arrivent alors sur place pour s’occuper des victimes qui jonchent la promenade des Anglais. Le quartier est bouclé, les survivants sont traumatisés, certains se serrent dans les bras. Les autorités locales demandent à la population de rester cloîtrée chez elle, le temps de déterminer si le chauffeur n’a pas des complices.
Un peu après 3h du matin, le vendredi, les enquêteurs retrouvent à l’intérieur du camion des papiers d’identité au nom de Mohamed Lahouaiej-Boutel, 31 ans, né en Tunisie et domicilié à Nice. Des munitions et des armes factices sont également découvertes. Depuis Paris, où il est rentré en urgence pour rejoindre la cellule de crise mise en place au ministère de l'Intérieur, le président François Hollande parle d’une « attaque dont le caractère terroriste ne peut être nié ».
La cellule antiterroriste du parquet de Paris se saisit de l'enquête. Elle doit déterminer si l'homme a bénéficié ou non de complicité et s'il était en lien ou non avec des organisations terroristes. Vingt-quatre heures après l'attaque, aucune revendication n'a encore été formulée.
Les réactions se multiplient. Les dirigeants et hommes politiques en Afrique et à travers le monde expriment leur solidarité et leur soutien à la France. Toute la journée de ce vendredi, les Français se sont recueillis pour rendre hommage aux victimes.
La Tour Eiffel sera illuminée aux couleurs de la France vendredi soir, et pendant les trois jours du deuil national, a annoncé la mairie de Paris.
Alors qu'il devait s'achever le 26 juillet, l'état d'urgence sera prolongé de trois mois.
(avec AFP)