Attentat de Nice: les premiers éléments de l'enquête

Au moins 84 personnes sont mortes dans l'attentat jeudi soir à Nice, tuées par un camion qui a foncé sur la foule venue assister au feu d'artifice du 14-Juillet. Dans une conférence de presse tenue depuis cette ville du sud de la France, le procureur de Paris François Molins a dévoilé ce vendredi les premiers éléments de l'enquête.

Dans une courte déclaration, François Molins a rapporté à la presse les premiers éléments d’une enquête encore à ses « balbutiements ». L’attaque a fait 84 morts, dont dix enfants et adolescents, et 202 blessés, dont 52 en état d’urgence absolue, a indiqué le procureur de Paris. L’auteur a été abattu après une course meurtrière de 2 km et des échanges de tirs avec la police au cours desquels il a visé trois policiers.

Il a été retrouvé sur le siège passager du camion, à bord duquel ont été découverts un pistolet de calibre 7.65, un chargeur, des cartouches, ainsi que des grenades inopérantes et des armes factices. Les enquêteurs ont également mis la main sur un téléphone, en cours d’exploitation, et des papiers au nom de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, dont l’identité a été confirmée grâce à des relevés d’empreintes ADN.

Le véhicule, un camion frigorifique de 19 tonnes, avait été loué le 11 juillet à Saint-Laurent-du-Var, une commune limitrophe de Nice. Il aurait dû être restitué le 13 juillet, a précisé François Molins. Il avait été stationné dans le quartier Auriol, où Mohamed Lahouaiej-Bouhlel est venu le récupérer « seul, à vélo », avant de se diriger vers la promenade des Anglais.

Un modus operandi similaire à celui conseillé par les organisations terroristes

Chauffeur-livreur de profession, ce Tunisien de 31 ans était connu des services de police pour des menaces et des vols avec dégradation. Il avait été condamné le 24 mars dernier à six mois de prison avec sursis pour des faits de violence volontaire avec arme commise en janvier. Il était en revanche totalement inconnu des services de renseignement, « tant au niveau national qu’au niveau local, et n’avait jamais fait l’objet de la moindre fiche ni du moindre signalement de radicalisation », a souligné le procureur de Paris.

Une enquête a cependant été ouverte pour les chefs d’assassinat et tentative d’assassinat en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste, tentative d’assassinat sur une personne dépositaire de l’autorité publique en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste, et d’association de malfaiteurs terroristes en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes. Elle tâchera de comprendre dans quelles conditions Mohamed Lahouaiej-Bouhlel s’est procuré ses armes et son camion, s’il bénéficiait de complicité et s’il était en lien avec une organisation terroriste. Car François Molins le rappelle, le modus operandi correspond à celui conseillé par les organisations jihadistes.

La perquisition menée ce vendredi au domicile de l’auteur de l’attaque va peut-être permettre à l’enquête d’avancer. Des éléments matériels et informatiques y ont été découverts ; ils sont actuellement en cours d’exploitation.

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