Attentat de Nice: Bernard Cazeneuve plus prudent que Manuel Valls

Au lendemain de l’attaque à Nice qui a fait 84 morts et plus de 200 blessés, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé ce vendredi soir que son auteur était un « terroriste », « sans doute lié à l’islamisme radical ». Un propos que ne confirme pas le ministre de l’Intérieur Benard Cazeneuve.

Vingt-quatre heures après le carnage de Nice, l’exécutif n’est pas encore au diapason. L’auteur de l’attaque qui a fait 84 morts sur la promenade des Anglais est un « terroriste sans doute lié à l’islamisme radical d’une manière ou d’une autre », a affirmé le Premier ministre Manuel Valls sur le plateau de France 2. « Nous verrons quelles sont les complicités et les liens avec les organisations terroristes, mais c’est un acte bien sûr terroriste », a poursuivi le chef du gouvernement.

Une analyse que ne partage pas le ministre de l’Intérieur. Lors d’une intervention sur TF1, Bernard Cazeneuve n’a pas confirmé de lien entre Mohamed Lahouaiej-Bouhlel et l’islamisme radical. A la question « Est-ce que ce soir vous êtes en mesure de nous dire qu’il est lié à l’islam radical ? » il a répondu « non ». « Nous avons un individu qui n’était pas du tout connu des services de renseignement pour des activités liées à l’islamisme radical, qui n’était pas fiché S », a rappelé le ministre de l’Intérieur.

La thèse de l’attentat avait été avancée par la préfecture des Alpes-Maritimes dans l’heure suivant l’attaque au camion. « Le caractère terroriste » de l’attaque de Nice « ne peut être nié », a affirmé quelques heures plus tard le président de la République François Hollande lors d’une allocution télévisée depuis le palais de l’Elysée. « C’est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste » et « nous devons tout faire pour (…) lutter contre le fléau du terrorisme », a-t-il encore assuré, annonçant une prolongation de trois mois de l’état d’urgence qui devait pourtant s’achever le 26 juillet.

Certes, le modus operandi, un camion lancécontre une foule et une arme à feu pour faire encore plus de morts, rappelle celui conseillé par les organisations terroristes. Mais les premiers éléments de l’enquête ne permettent pas à ce stade de privilégier la piste terroriste. Les proches du chauffeur penchent quant à eux davantage pour un geste de déséquilibré, mettant en avant ses problèmes personnels. Pour l'heure, aucune revendication n’a été formulée. Si ses partisans se réjouissaient dès jeudi soir sur les réseaux sociaux de l’attaque, ni les communiqués du groupe Etat islamique, ni l’agence Amaq liée à l’organisation jihadiste ne la mentionnaient ce vendredi.

Partager :