Avec notre envoyée spéciale au tribunal correctionnel de Paris, Victoire Faure
Au tribunal, Michel Neyret, chemise bleu ciel, col ouvert et teint hâlé, se dit soulagé de voir une sombre parenthèse de cinq ans de sa vie enfin se refermer. Pourtant, les mots du président du tribunal sont durs : « Vous avez perdu tout sens de la limite légale. Vous étiez entré dans un mode de fonctionnement où la fin justifie les moyens ».
Debout, le regard fixe, un doigt sur la bouche, l'ancien « super-flic » est condamné et avec lui ses « méthodes ». « C'était peut-être des méthodes révolues puisqu'on m'a condamné pour ça, reconnait Michel Neyret au micro de RFI. Et évidemment, rétrospectivement, j'en ai des regrets. Mais sur mes 35 ans, ma vie professionnelle je l'ai faite avec une seule passion et l'envie des résultats. C'est de cela dont je me souviendrai. »
Pour Me Gabriel Versini-Bullara, l'un de ses avocats, il y a des mots qui dérangent. « Nous restons convaincus qu'à l'évidence, le commissaire divisionnaire Neyret – puisque pour nous il restera à jamais le commissaire divisionnaire Neyret – est resté campé sur une certitude de vouloir accomplir un bienfait pour le service public qu'il incarnait, et non pas cet homme corrompu qu'on a bien voulu dépeindre pendant un mois d'audience. »
Pourtant, un « pacte de corruption » entre Michel Neyret et ses « indicateurs » est avéré selon les juges. Visiblement sonné, il retrouve un petit groupe. Des accolades amicales, puis il s'éclipse. Michel Neyret ne fera pas appel de cette décision.