Au palais de justice de Paris, Franck Alexandre
Est-il normal pour un policier de boire un café, dîner au restaurant ou bien de partir en vacances avec ses informateurs ? Le commissaire Neyret a bien du mal à justifier ses pratiques, une gestion très personnelle des indics et dont le président du tribunal, Olivier Géron, peine à saisir la logique professionnelle.
A la question de la Cour : « La discrétion n’est-elle pas nécessaire ? », Michel Neyret rétorque « pas forcément. En la matière, il n’y a pas de règles, pas d’école ».
Pourtant les trois autres commissaires, qui comparaissent à ses côtés, ont exposé à la barre des pratiques bien différentes : « La discrétion est la norme. C’est un gage de réussite ». Ils racontent également l’usage de « téléphones dédiés » pour des rendez-vous toujours secrets.
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« Votre informateur, vous allez même lui trouver un rôle de figurant dans le film sur la pègre lyonnaise. On ne peut pas faire moins discret ! », interpelle le président du tribunal. « C’est sûr. Je n’ai pas répondu aux critères de discrétion et je me suis fait berner », répond Michel Neyret.
« On a tout intérêt à être votre indic. Avec vous, c’est l’impunité absolue », tranche la procureure Annabelle Philippe.Au terme de cette journée, l’accusation conclut : « Vous ne vous êtes pas fait berner, mais corrompre. »