France: quatre ans de prison requis contre l'ex-commissaire Michel Neyret

Une peine de quatre ans de prison, dont deux ans et demi ferme, a été requise ce lundi 23 mai à l'encontre de Michel Neyret. L'ancienne gloire de la police judiciaire comparaît depuis début mai pour « corruption » devant le tribunal correctionnel de Paris.

« Ce n’est pas facile de juger un fonctionnaire de police, à fortiori quand on dit qu’il a été un grand flic », avait prévenu le parquet. Mais Michel Neyret a-t-il vraiment été un grand flic ?

La procureure en doute. « Il a accepté de transiger avec la loi quand il s’agissait de protéger les escrocs dans son intérêt personnel, affirme l’accusation, avant de rappeler les voyages, les montres, l’argent offerts à Michel Neyret par ses fameux indics de la « voyoucratie » lyonnaise ».

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Des indics qui n’en sont pas, martèle le parquet. Pour la procureure Annabelle Philippe, Michel Neyret s'est transformé en « informateur policier » de ses indics. « Qu'a-t-il obtenu en retour ? Rien... à l'exception d'avantages en nature, de nombreuses rétributions. »

La procureure a véritablement pilonné la méthode Neyret, « toujours en dehors du cadre légal et particulièrement délétère », que le policier déchu avait systématisé. « Il était peut-être temps que l’on dise haut et fort la réalité de la légende Neyret », a-t-elle conclu.

Pour l'avocat de Neyret, le parquet veut « déboulonner l’idole »

Pour Me Yves Sauvayre, l’avocat de Michel Neyret, son client est une légende à abattre. « C’est la position du parquet depuis le début, a-t-il expliqué à la fin du réquisitoire. En gros, on lui dit : vous étiez des nôtres et vous nous avez trahis. Il y a notion morale plus que juridique dans la position du parquet par rapport à Michel Neyret. Mais nous sommes devant un tribunal. »

« La morale c’est une chose, le droit et la loi c’est autre chose, poursuit Me Sauvayre. Le parquet a cette mission de déboulonner l’idole. Si on accepte comme réalité qu’on a affaire à quelqu’un de sérieux, d’important, de compétent, l’argument du parquet perd de sa puissance. C’est normal qu'ils essaient de relativiser cette réputation. »

Les représentantes du ministère public ont également réclamé des peines de cinq ans de prison ferme avec mandat d'arrêt à l'encontre des corrupteurs présumés de Neyret actuellement en fuite, Stéphane Alzraa et Gilles Benichou, avec 250 000 euros d'amende pour le premier et 100 000 pour le second.

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