Loi Travail: Manuel Valls persiste et signe, grâce au 49-3

Le Premier ministre Manuel Valls a une nouvelle fois engagé la responsabilité de son gouvernement en utilisant l'article 49-3 pour faire passer le projet de loi Travail à l'Assemblée nationale. Ce mardi 5 juillet a également été marqué par une douzième journée de mobilisation, la dernière avant les vacances.

« J’engage ma responsabilité. Il faut arrêter de jouer. » Ce mardi matin, Manuels Valls a signé la fin de la récréation devant le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, puis cet après-midi dans l'hémicycle. En deuxième lecture, le texte de la loi Travail est donc repassé avec l'article 49-3 de la Constitution.

Manuel Valls veut en finir après quatre mois de contestation des versions remaniées du texte. Le gouvernement estime qu’il a déjà fait beaucoup et qu’il n’ira pas plus loin. C’est presque une histoire personnelle pour le Premier ministre : à ses yeux, à travers cette fronde, c’est sa tête qu’on essaie d’avoir. « Il n’y a pas un point entre le président et moi », a-t-il dit ce mardi.

Mais l'utilisation de l'article ne signe pas encore la fin du parcours parlementaire du texte. A moins qu'une motion de censure de gauche ne soit déposée et votée. Les groupes Les Républicains et UDI ont d'ores et déjà annoncé qu'il ne déposerait pas cette fois de motion, estimant qu'il faut cesser la « mascarade » et laisser la gauche régler elle-même ses comptes. A l'issue de la première lecture du texte devant l'Assemblée nationale, la motion de censure déposée par le Front de Gauche, les écologistes opposés à ligne jugée trop libérale du gouvernement et les socialistes frondeurs avait avorté, à deux signatures près.

Une mobilisation qui s'essouffle avant l'été

Dans ce contexte électrique, les syndicats ont manifesté une dernière fois avant les congés de l’été. Il s'agissait de la douzième mobilisation contre la loi El Khomry et même si les organisations s'attendaient à ce nouveau recours à l'article 49-3, elles étaient très remontées. Les opposants à la loi Travail ont cependant été moins nombreux que lors de la dernière mobilisation. Selon les autorités, ils ont été 30 000 à défiler, contre 64 000 le 28 juin. A Paris, la police a recensé entre 6 500 et 7 500 personnes, alors qu'elle en avait compté entre 14 000 et 15 000 la semaine dernière.

Les opposants à la loi Travail ont déjà prévenu qu’ils ne laisseront pas tomber, même si cette loi est votée. La CGT a annoncé que dans les prochaines semaines ses militants iront au devant des salariés, notamment dans les villes de départ du Tour de France.

Son numéro 1, Philipe Martinez, promet des temps forts à la rentrée. Un meeting de l’intersyndicale se tiendra ce mercredi 6 juillet. Après quatre mois de contestations on peut dire que la mobilisation s’est un peu essoufflée, mais elle ne s’est jamais éteinte. Elle a pesé quand même sur le gouvernement, qui a été obligé à lâcher du lest et reculer petit à petit sur le texte.

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