Loi Travail: un meeting de soutien à François Hollande chahuté

A la veille d'une nouvelle journée d'action contre la loi Travail, qui revient ce mardi à l'Assemblée nationale, le climat était tendu lundi 4 juillet à Lille, où se tenait un nouveau rassemblement de « Hé oh la gauche ». Encore une fois, Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement à l'initiative de ce mouvement, accompagné du ministre de la Ville, Patrick Kanner, a tenté de remobiliser les partisans de François Hollande. Mais les divisions de la gauche étaient criantes.

« Retrait loi Travail ! », « 49-3, on n'en veut pas ! » Environ 80 militants de gauche sont venus crier leur colère lundi à Lille, en marge du rassemblement de « Hé oh la gauche », relate notre envoyée spéciale Marine de La Moissonnière.

Mais le fameux article constitutionnel 49-3, il n'en sera jamais question pendant le meeting. Dans la salle, le seul qui ose apostropher les ministres à ce sujet est bien vite expulsé.

Stéphane Le Foll, lui, vante les mérites du gouvernement : « Notre modèle social n’a pas été remis en cause ! Il a été adapté, il a surtout été conforté ! Et ça, c’est la gauche. Ça, c’est ce qui nous différencie avec la droite », assure-t-il.

Un discours qui a séduit Henry Declerque : « Ça fait du bien, dit-il. Oui, ça fait beaucoup de bien. Ça nous remet un petit peu le moral. Mais il nous faut des éléments pour nous défendre et pour qu’on puisse apporter autour de nous des arguments et prouver que nous avons fait quelque chose. »

Comment aller à la présidentielle dans ce contexte ?

Mélissa Martin, en revanche, n'est pas du tout convaincue : « C’était creux. Il s’autoproclame " la gauche " sans jamais évoquer qu'il y a d'autres partis. C’est affolant comme ils réduisent le débat ! " Fermons les yeux sur ce qui se passe ", quoi ! »

Les 350 personnes venues assister au meeting sont chahutées à leur sortie. Stéphane Le Foll et Patrick Kanner ont pour leur part préféré filer par la porte de derrière. D'où des sifflets, et ces cris dans la foule : « Honte à vous ! »

La campagne présidentielle de l'an prochain échappera-t-elle à ce climat ? On parle déjà de réduire le nombre de meetings, et de déplacements en petit comité rediffusés sur Internet. Mais à l'Elysée, on théorise ce climat difficile différemment.

Il y a des « présidentielles d'espoir » comme 2007, dit-on, et les « présidentielles d'obligation », avec des électeurs désabusés et une faible participation à la clé. C'était le cas en 2002, ce sera le cas en 2017. Comme si François Hollande, aujourd'hui, avait déjà acté que la qualification au second tour s'arrachera à quelques milliers de voix.


■ Annulation de l'université d'été de La Rochelle : réactions

Il n'y aura donc par d'université d'été du PS à Nantes, fin août. Le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, a décidé de l'annuler en raison de risques de violences. Outre la menace terroriste, des opposants à la loi Travail et au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes comptaient s'y rendre pour manifester.

A la place, se tiendront des réunions dans cinq à six villes de France courant septembre. Une décision qui ne passe pas très bien auprès des militants socialistes rencontrés à Lille, lors du meeting du mouvement « Hé oh la gauche ».

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