Quels sont les métiers déjà concernés par ce dispositif ? Les activités du secteur privé considérées comme pénibles : le travail de nuit, le travail répétitif, le travail en décalé, le travail en milieu sous-marin.
Avec ces six nouveaux critères, près de trois millions de salariés seront concernés. Ceux qui sont soumis au bruit, aux fortes vibrations, les postures pénibles, le port de charges lourdes, le travail sous températures extrêmes et l'exposition à des produits chimiques.
Si c'est le cas, le salarié pourra cumuler jusqu'à huit points par an, et au maximum 100 points dans sa carrière. Des points qui pourront être transformés en formation, en complément de salaire, ou en trimestres supplémentaires pour la retraite.
« C’est impossible, c’est trop compliqué »
Les nouveaux critères du compte pénibilité doivent s'appliquer à partir de ce vendredi 1er juillet. Les entreprises doivent donc commencer à recenser leurs employés qui travaillent. Mais le patronat, vent debout, juge ce compte inapplicable en l'état, et dénonce un dispositif trop complexe sur le plan administratif.
Pour Pierre Gattaz, le président du Medef, c'est impossible. « Les chefs d’entreprise ne savent pas faire. On a essayé de l’appliquer. On a essayé de créer ces référentiels. Et on ne sait pas l’appliquer sur le terrain. C’est impossible, c’est trop compliqué. Je n’ai pas demandé à ce qu’on désobéisse. Je n’ai pas dit ça. J’ai dit qu’on ne savait pas faire. Donc il va falloir trouver autre chose. »
Pour trouver cette solution, Pierre Gattaz a demandé l'ouverture de nouvelles discussions. D'autres organisations patronales ont aussi réclamé un moratoire.
Intransigeance du côté du gouvernement
Manuel Valls, lui, n'a pas l'intention de transiger. « Il n’y aura pas de nouveau délai. Il y a déjà un délai d’ici au 1er janvier et un autre délai jusqu’au mois de septembre 2017. C’est ce qui est prévu dans la loi. Utilisons ce temps pour une mise en œuvre concrète et intelligente. Chacun est d’accord. Mais la mise en œuvre de la loi, c’est à partir de demain. Et personne ne peut s’y soustraire. »
Une fermeté qui ne devrait pas déplaire au secrétaire général de la CFDT. Mercredi, Laurent Berger a menacé de saisir la justice chaque fois qu'une entreprise n'appliquerait pas ce dispositif. A l'heure actuelle, près de 500 000 comptes pénibilité ont été mis en place au titre des expositions de 2015, par 26 000 entreprises.