Le gouvernement français a finalement autorisé une manifestation organisée jeudi 23 juin à Paris par les syndicats opposés à une réforme du droit du travail, après l'avoir interdite dans la matinée. Cette manifestation se déroulera « sur un parcours proposé par le ministre de l'Intérieur » de 1,6 kilomètre aux abords de la place de la Bastille, ont précisé lors d'une conférence de presse des dirigeants syndicaux, peu après une rencontre avec le ministre Bernard Cazeneuve.
Le cortège partira de la place puis fera le tour du bassin de l'Arsenal, avant de retourner à Bastille, a précisé Jean-Claude Mailly (FO), tout en annonçant qu'une « réunion » se tiendrait ce mercredi 22 juin « après-midi à la préfecture sur toutes les modalités pratiques de la manifestation ».
Manifestation statique
Jugé plus facile à sécuriser, ce parcours proposé par le ministre de l'intérieur ne compte qu'une dizaine de points d'accès. Mais se pose alors la question de l'espace alloué pour défiler. A titre de comparaison, l'itinéraire du 14 juin où de nombreuses dégradations avaient eu lieu mesurait plus de 5 kilomètres. Et l'ensemble du parcours était recouvert par une marée humaine avec quelque 80 000 personnes selon la préfecture.
Difficile d'imaginer une telle foule confinée dans cette étroite boucle. A moins que le cortège ne se transforme de lui-même en manifestation statique. C'était d'ailleurs la proposition de Bernard Cazeneuve, lundi dernier : un rassemblement immobile place de la Nation. Une proposition refusée par les syndicats, qui avait conduit à l'interdiction pure et simple de la mobilisaiton par le préfet de Paris. Mais face aux critiques de toute part, le gouvernement a fait volte-face et autorisé un court défilé ce jeudi..
Un rendez-vous avec François Hollande pour sortir de « l'impasse »
« Le service d'ordre sera renforcé », a dit Philippe Martinez, le leader de la CGT qui a souligné « une victoire pour les syndicats et la démocratie ». L'intersyndicale FO, CGT, FSU, Solidaires, Unef, Unl, Fidl, demande à être reçue par François Hollande qui « n'a pas d'autre issue pour sortir de cette impasse ».
Jusque là, aucune manifestation organisée à Paris par des syndicats n'avait été interdite depuis celle du 8 février 1962, à la fin de la guerre d'Algérie, qui avait néanmoins eu lieu et s'était soldée par la mort de neuf personnes au métro Charonne.
(Avec AFP)