Loi Travail: Manuel Valls évoque des «modifications, des améliorations»

Au matin de la huitième journée de mobilisation sociale en France, le Premier ministre interrogé sur RMC/BFMTV a déclaré : « Il est hors de question de changer le cadre. Il peut toujours y avoir des modifications, des améliorations» sur le texte de la loi Travail. Manuel Valls a toutefois répété qu'il n'y aurait pas de retrait du projet.

A l'Assemblée nationale hier, Manuel Valls avait écarté tout compromis concernant la Loi Travail sous la pression de la rue ou d'un syndicat. Mais ce jeudi 26 mai, le Premier ministre Manuel Valls a admis du bout des lèvres sur RMC/BFMTV, qu'il pourrait faire quelques concessions. Ces inflexions sensibles n'ont pas échappé au journaliste Jean-Jacques Bourdin qui a insisté pour en savoir plus sur ces «modifications» ou «améliorations» du texte envisagées. Mais le Premier ministre n'a pas voulu dire quelles pourraient être ces modifications et a exclu de toucher à l'article 2 contesté par la CGT et FO : «On verra, mais il n'y aura pas de modification de la philosophie du texte». Manuel Valls a ajouté n'avoir jamais songé à démissionner et n'exclut pas de recourir à nouveau à l'article 49-3 en deuxième lecture du texte à l'Assemblée fin juin.

Interrogé sur LCP, la chaîne de télévision, Michel Sapin, le ministre des Finances a cependant ajouté sa touche personnelle : «Peut-être qu'il faut toucher à l'article 2 sur certains points». «Il faut regarder tout cela dans le détail», et «en finesse», a encore ajouté M. Sapin. « On ne touchera pas à l'article 2 » a rapidement rétorqué Manuel Valls sur RMC/BFMTV.

Grèves multiples

Des manifestations sont prévues cet après-midi. Cinq raffineries sur huit sont toujours bloquées, ou sérieusement perturbées. Et le secteur de l'énergie rejoint le mouvement de contestation : seize centrales nucléaires sur dix-neuf ont voté la grève. Les transports sont également concernés. A Orly, 15% des avions ne décolleront pas. Des arrêts de travail sont prévus dans les ports. Et les cheminots reconduisent eux aussi leur mouvement de grève.

A Cherbourg dans la Manche, l'usine de sous-marins nucléaires du groupe DCNS, ancien fief électoral du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, est « totalement bloquée » dans le cadre des manifestations contre la loi Travail, a-t-on appris jeudi auprès de la police. Selon la radio publique France Bleu Cotentin, le blocage de ce site, qui fabrique tous les sous-marins nucléaires français, est une première. BFMTV publie par ailleurs un sondage selon lequel près de 7 français sur 10 seraient favorables à un retrait du projet de loi, « pour éviter un blocage du pays ».

(avec AFP)

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