Loi Travail: vers une pénurie d'essence dans l'ouest et le nord de la France

Alors que les blocages se poursuivent dans les raffineries pour protester contre la loi Travail, les automobilistes traquaient les carburants, samedi 21 mai, dans la plupart des villes de l’Ouest. Pour endiguer une pénurie, plusieurs départements ont pris des arrêtés limitant la distribution d'essence.

La ruée vers l’essence a commencé. De longues files d'attente devant les stations encore ouvertes se sont formées où il fallait parfois plus d'une demi-heure, voire une heure, pour accéder aux pompes, selon des témoignages d'automobilistes, à la recherche de carburant dans la plupart des villes de l'Ouest, notamment à Saint-Brieuc, Brest, Rennes et Nantes.

Des mesures de rationnement ont été prises ce vendredi 20 mai dans plusieurs départements et sont encore vigueur ce samedi, limitant la distribution à 20 ou 30 litres par véhicule. Objectif : éviter la pénurie, en raison du blocage de raffineries par des opposants à la loi Travail.

De nombreuses stations sont déjà à sec, comme dans la Manche où la préfecture faisait état de 38 stations en rupture totale et 29 en rupture partielle.

Des raffineries à l’arrêt dans le Grand Ouest

Dans le Grand Ouest, les forces de l'ordre ont évacué ce vendredi 20 mai au soir les syndicalistes qui bloquaient depuis plusieurs jours les accès de trois importants lieux de stockage d'hydrocarbures. Les accès à la troisième raffinerie de France, celle d'Exxon Mobil à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) ont également été libérés par les syndicalistes CGT et FO qui les bloquaient.

Mais dans le Nord, ou trois dépôts avaient également été évacués vendredi, quatre centres de stockage du Dunkerquois et du Valenciennois ont de nouveau été bloqués ou fermés ce samedi, en protestation contre la loi travail. Comme à la raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique) où les salariés ont voté à 55% vendredi l'arrêt complet des installations.

Vers une levée des blocages ?

La levée des blocages ou l'évacuation des occupants ce vendredi de plusieurs importants dépôts de carburants et les arrêtés permettant aux camions de circuler le week-end ont toutefois permis de réalimenter certaines stations ce samedi matin.

Mais le leader de la CGT, Philippe Martinez, a laissé planer la menace d'un durcissement dans ce secteur: « Il y aura une réaction à la hauteur de ce que le gouvernement fait », a-t-il dit lors d'un déplacement dans le Nord, soulignant que « des discussions et des assemblées générales sont engagées pour amplifier le mouvement ».

(Avec AFP)

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