Mobilisation contre la loi Travail: les cortèges perturbés par des incidents

En France, la mobilisation contre la réforme du Code du travail a repris ce mardi. Les opposants demandent le retrait du texte adopté grâce au 49-3. Blocages de ports, barrages filtrants et bien sûr des manifestations dans les principales villes françaises. Des incidents ont de nouveau éclaté à Nantes mais aussi à Paris. Dans le défilé parisien, des affrontements ont eu lieu entre certains manifestants et des policiers. Cinquante-trois personnes ont été interdites de manifester par arrêté en France, a annoncé le ministre le l'Intérieur.

Tout avait pourtant commencé dans le calme devant l'Ecole militaire. Le cortège s'est élancé avec à sa tête les responsables des sept syndicats qui appelaient au retrait pur et simple de la loi Travail.

Mais au métro Vavin, près de Montparnasse, au moins un cocktail Molotov a été lancé en direction des forces de l'ordre, particulièrement nombreuses après les incidents similaires la semaine dernière.

Les forces de sécurité ont répliqué à coup de gaz lacrymogènes en quantité importante. A l'arrivée à Denfert Rochereau, des gaz lacrymogènes ont à nouveau été tirés. Des personnes au visage masqué ont crié « tout le monde déteste la police ». Douze personnes ont été interpellées.

Les syndicats ne désarment pas

Dans cette ambiance, des syndicats ont répété le discours qu'ils tiennent depuis plusieurs semaines maintenant : « Non à la loi Travail, et oui au retrait immédiat ».

Moustafa Hadji, délégué CGT est dépité : « On affaibli le droit des salariés en donnant toujours plus au Medef, donc on dépouille le Code du travail et bientôt le Code du travail sera une coquille vide. Il n’y aura plus de protection pour les salariés. »

Principal point de contestation : la primauté des accords d'entreprise sur les accords de branches qui donnent aux entreprises plus de souplesse pour licencier par exemple.

« Le fait de prioriser les accords d’entreprise par rapport aux accords de branche et au Code du travail par exemple est une aberration. Nous on ne pense pas que faciliter les licenciements pour les entreprises créera plus d’embauches. La création d’emploi passera par la réduction du temps de travail qui est du vrai progrès social », affirme Cécile Gondard-Lalanne, du syndicat Solidaires.

Seule solution : le retrait pur et simple de la loi. « Cette loi est partie d’un mauvais pied, estime Bernadette Groisin, secrétaire générale de la FSU. Elle ne donne pas de perspectives d’avenir pour les retraités et pour les jeunes qui soient acceptables et donc il faut vraiment que le gouvernement entende que nous avons besoin de rediscuter sur cette loi Travail ».

L'intersyndicale est prête à se faire entendre encore plus fort. Elle prévoit une nouvelle manifestation jeudi 19 mai.

Hollande assure qu'il ne «céderait pas »

François Hollande qui était, ce mardi matin, sur Europe 1 a redit qu'il ne retirerait pas la loi Travail et qu'il ne « céderait pas » sur une réforme qui « a été discutée », « concertée » et « corrigée ». Il a assuré que ce texte était le fruit d'un « compromis », d'un « équilibre ». Le président français a également expliqué qu'il voulait rester dans les mémoires comme un réformateur.

Selon le décompte de la préfecture de police de Paris, 11 000 à 12 000 personnes ont manifesté à Paris, 55 000 selon le syndicat CGT. Sur l'ensemble du territoire, les autorités annoncent une participation de quelque 68 000 manifestants et 87 interpellations.

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