Les frondeurs sont au pied du mur. Ils se sont réunis ce mercredi matin à l’Assemblée nationale pour essayer de trouver une position commune sur la motion de censure, mais ce n’est pas facile. Signer la motion de censure déposée par la droite, cette option tant évoquée, semble maintenant écartée.
« Quand je regarde les programmes de la droite, d’Alain Juppé ou de François Fillon, notamment en matière de droit du travail ou de réduction de la fonction publique, je n’ai franchement pas très envie de joindre ma voix à celle des députés qui veulent supprimer des centaines de milliers d’agents publics, qui veulent profiter de la brèche que constitue la loi El Khomri pour faire davantage », a déclaré ce mercredi matin le député Christian Paul, l'un des chefs de file des frondeurs du PS. « Nous allons rechercher une façon de rassembler la gauche, ce que Manuel Valls et François Hollande gagneraient à faire », ajoute le parlementaire.
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Il est en effet trop compliqué et trop risqué de s’associer à l’opposition pour faire tomber le gouvernement. « Pour moi, être frondeur et additionner ses voix à la droite, ce n’est pas être juste frondeur, c’est être un député de droite, a taclé ce matin la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Surtout au moment où la droite dévoile quel est son projet pour la France, quand nous voyons bien les échanges que nous avons pu avoir, je n’aurais jamais porté une loi qui serait une loi de régression pour les salariés ».
Les proches de Martine Aubry absents
Reste alors l’option de déposer une motion avec les écologistes et les communistes. C’est celle qui a été retenue. Mais pour cela il faudrait obtenir 58 signatures. Il faudrait donc qu’une quarantaine de socialistes franchissent le rubicond et prennent le risque d’être exclus du Parti socialiste. Cela paraît difficile, même si Christian Paul affirmait en sortant de la réunion que c’était possible. C’est d’autant plus difficile qu’il n’y avait quasiment aucun proche de Martine Aubry à la réunion des frondeurs ce matin.
Le suspense va continuer jusqu’à cet après-midi et si au bout du compte, à défaut d’avoir eu des moyens et la détermination d’aller au bout de leur logique d’opposition à la loi Travail, les frondeurs pourront toujours dire qu’ils ont essayé.