La diplomatie française donne rendez-vous à un petit groupe de pays, faute d'avoir obtenu la tenue d'une réunion ministérielle du Groupe international de soutien à la Syrie, lequel compte 17 pays dont certains soutiennent le régime. « Nous nous battons pour que le cessez-le-feu intervienne tout de suite et nous voudrions que le groupe international de soutien à la Syrie se réunisse », avait affirmé mercredi le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault.
« Pour l'instant, nous n'avons obtenu ni des Américains ni des Russes, qui coprésident ce groupe, d'organiser une telle réunion. C'est la raison pour laquelle je vais inviter ce qu'on appelle les pays soutenant l'opposition syrienne à se réunir à Paris pour une initiative forte », a poursuivi l’ancien Premier ministre français.
L'objectif est « que cessent ces bombardements meurtriers, que l'aide humanitaire puisse arriver effectivement et que nous reprenions la voie pour une solution politique. »
Ce groupe rassemble une dizaine de membres, dont la France, l'Allemagne, la Turquie, l'Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, l'Italie et les Etats-Unis, qui soutiennent l'opposition et appellent au départ de Bachar al Assad. Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, des représentants de la Jordanie et du Royaume-Uni ainsi que Riyad Hijab, représentant de l'opposition syrienne, participent également à la réunion de Paris.
La trêve malmenée à Alep
C'est à 21h01 temps universel que doit expirer la trêve à Alep. Un calme précaire règne donc. La trêve entre régime et combattants rebelles est en vigueur jusqu’à ce lundi minuit heure locale. Mais cet arrêt des combats a plusieurs fois été transgressé dans cette grande métropole du nord de la Syrie. Dimanche, des affrontements ont été signalés dans plusieurs quartiers de la ville. Selon l’OSDH, l’organisation syrienne des droits de l’homme, trois civils aurait été tués par des tirs rebelles. Zaki Jarjour, habitant d’Alep, témoigne : « Il y a trois jours encore nous ne pouvions même pas dormir… nous avions trop peur d’aller au travail. Aujourd’hui la situation s’est un peu améliorée et nous pouvons enfin sortir dans les rues. Mais il y a des transgressions, la trêve n’est pas totalement respectée, surtout dans les quartiers de Khalidia, Hamadania et Zaharaa. La vie n’a plus rien de normal. Vous êtes chez vous en train de dormir et un obus peut s’abattre sur votre maison et la détruire. Les étudiants n’ont pas pu passer leurs examens. Toutes les écoles ont été ciblées. Les gens ne veulent plus envoyer leurs enfants à l’école pour passer leurs examens. Si vos enfants vont à l’école ils risquent de ne plus jamais à la maison. »