Marion Maréchal-Le Pen a bien pris soin samedi de ne pas franchir la ligne rouge. La députée frontiste a rappelé son opposition à la monarchie et son attachement à la République : « Je considère que la Ve République - je dis bien la Ve République - est un régime qui m’apparaît, si tant est qu’il soit entre de bonnes mains, un régime qui pourrait être efficace ».
Pas question néanmoins pour elle de renier les propos qu’elle avait tenus l’an dernier. Au contraire, elle les a même répétés ce samedi : « Je considère que la France ne se réduit pas à la République. Vouloir faire de la France une identité qui serait totalement consubstantielle à la République me paraît erroné ».
Séduire l'extrême droite radicale
Un discours ambigu, destiné à séduire une des franges les plus radicales de l’extrême droite. L’Action française est un groupuscule antirépublicain et monarchiste dont les membres restent très attachés à la figure de l’antisémite Charles Maurras. Que pensent alors les militants de Marion Maréchal-Le Pen ? Pas simple de le savoir car la presse ne peut pas interviewer qui elle veut. Seules certaines personnes sont habilitées à parler et l’interview est surveillée. De drôles de pratiques qui n’ont pas empêché ce jeune militant de nous dire tout le bien qu’il pensait d’elle : « Moi, ce que j’aime bien, c’est son franc-parler. C’est un discours intéressant, plus intéressant que celui de sa tante. Au moins, c’est notre ligne. Ça donne un peu de fraicheur, on va dire, à leur mouvement ».
En agissant ainsi, Marion Maréchal-Le Pen, se démarque une nouvelle fois de la présidente du FN. Une initiative qui n’est visiblement pas du goût des dirigeants frontistes : « Si j’avais été invité, je n’y serais pas allé car c’est de nature à brouiller notre message », confie l’un d’eux.