Le débat sur la loi Travail vient à peine de commencer, mais Manuel Valls a déjà évoqué à deux reprises l'hypothèse de l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution, qui permettrait de faire passer ce texte très controversé en force. Lors d'une émission diffusée sur Public Sénat, le Premier ministre a en effet déclaré : « Il ne faut jamais renoncer à un moyen constitutionnel ». Avant de réaffirmer sa détermination en disant : « Ce texte doit passer ».
Quelques jours plus tôt, avant même le début du débat à l'Assemblée nationale, Manuel Valls avait confié à des journalistes à propos du 49.3 : « C'est un choix que l'on peut faire, mais ce n''est pas le choix que nous privilégions », ajoutant pour temporiser : « Chaque chose en son temps ».
Conscient des oppositions au sein même du groupe socialiste, Manuel Valls insistait alors sur sa volonté de rester à l'écoute et de négocier en déclarant : « On est là pour s'écouter, avancer ensemble ».
Une apparente main tendue qui n'a pas convaincu les frondeurs qui ont au contraire dénoncé la volonté affichée dès le départ par le Premier ministre de faire passer le texte en force. Il est vrai que dès le mois de février, c'est à la demande de Matignon que Myriam El Khomri avait évoqué l'utilisation du 49.3 lors d'une interview aux Echos qui avait mis le feu.
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