Myriam El Khomri est monté en première ligne cet après-midi. Interpellée lors des questions au gouvernement elle a défendu son projet de loi dans l’hémicycle. « C'est un texte équilibré, nous n’envoyons pas les salariés dans la gueule du loup patronal », a-t-elle lancé à ses adversaires.
Tout à l’heure, le texte a passé une première épreuve. Sans surprise, une motion de rejet défendu par la droite a été rejetée, mais la bataille s’annonce longue. 5 000 amendements sont déposés et pour l’instant la majorité n’est pas encore acquise pour adopter cette loi.
La droite dénonce une coquille vide, les écologistes et les communistes devraient voter contre. Les frondeurs socialistes réclament le retrait pur et simple de plusieurs mesures. Il faut donc convaincre les députés PS qui traînent des pieds. Les élus qui défendent le projet sont persuadés qu’un compromis sera trouvé, même si la menace du 49-3 pèse toujours. L’exécutif joue la carte de l’apaisement, du dialogue, et cela pourrait porter ses fruits auprès de certains socialistes « prêts à discuter ».
Le vote solennel est prévu le 17 mai. Prochaine étape au Sénat où la majorité de droite devrait ajouter son grain de sel dans cette bataille.
François Hollande défend un texte de « progrès »
François Hollande a défendu mardi comme « un texte de progrès » le projet de loi travail de sa ministre. « C'est un compromis dynamique et juste comme tout ce que nous avons fait depuis 2012 », a déclaré le chef de l'Etat dans un discours lors du colloque « La gauche et le pouvoir ».
Pour les entreprises, ce texte « va procurer lisibilité et adaptation. Elles en ont besoin et notamment pour embaucher », a argumenté le président. Concernant les salariés, « ils vont pouvoir disposer à travers leurs organisations syndicales d'une capacité accrue d'agir dans le cadre de la négociation collective ».
Les réactions syndicales
Un grand rassemblement a eu lieu sur l'Esplande des Invalides près du Palais Bourbon à la mi-journée à l'appel de la CFE-CGC, syndicat réformiste, et des syndicats contestataires (CGT, FO, FSU et Solidaires), accompagnés de représentants des étudiants et lycéens. D'un côté, des syndicats contestataires appellent les travailleurs à rester mobilisés jusqu'au retrait définitif du projet de loi.
De l'autre, la CFE-CGC se montre plus conciliatrice et demande une modification de certains points.